29/03/2024

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Macron Sur Al Jazeera : « Je comprends que les caricatures puissent choquer mais je dénonce la violence »

macron

AFP- Ce samedi, sur les coups de 17 heures, la chaîne d’information qatarienne Al Jazeera doit diffuser un entretien mené auprès d’Emmanuel Macron autour du thème de la liberté d’expression.

La volonté du président de la République exprimée au soir de l’hommage national à Samuel Paty dans la cour de la Sorbonne, de défendre le droit à la caricature, dont celle de Mahomet, a soulevé la colère d’une grande partie du monde musulman. Le sujet a alimenté une crise diplomatique avec la Turquie de Recep Tayyip Erdogan, qui a annoncé, comme de nombreux pays d’obédience islamique du Golfe au Moyen-Orient, un boycott des produits français. Des manifestations ont pris pour cible Emmanuel Macron, piétinant ses portraits ou brûlant ses effigies. L’affaire a pris une tonalité plus douloureuse jeudi avec l’assassinat islamiste commis dans une basilique de Nice et qui a emporté la vie de trois personnes.

Rétablir la vérité
C’est dans ce contexte que le chef de l’Etat a enregistré vendredi une interview longue de 55 minutes auprès du correspondant d’Al Jazeera en France.

« Je comprends qu’on puisse être choqué par des caricatures mais je n’accepterai jamais qu’on puisse justifier la violence », dit-il notamment, ajoutant encore: « Nos libertés, nos droits, je considère que c’est notre vocation de les protéger. »

En accordant un entretien à la très influente Al Jazeera, Emmanuel Macron s’est adressé au média le plus suivi du monde musulman. Mais les audiences et les échos rencontrés par Al Jazeera ne sont pas les seuls facteurs de la décision du président de la République. Un proche du chef de l’Etat nous a ainsi expliqué qu’il s’agissait de rétablir la vérité: d’après cette source, le discours d’Emmanuel Macron prononcé aux Mureaux sur le « séparatisme » le 2 octobre avait été déformé par la chaîne, tout comme certains passages de son éloge au professeur d’histoire-géographie assassiné.

Il s’agit de « contrer les contre-vérités, plutôt que de les laisser prospérer et réexpliquer les fondements du modèle républicain », comme le précise encore un membre de l’entourage d’Emmanuel Macron à l’AFP qui ajoute que celui-ci a souhaité « expliquer sa vision de manière apaisée ».

Distinguer la position de la France des dessins de presse
Au cours de l’entretien, Emmanuel Macron rappelle par ailleurs que les caricatures ne sont pas le fait de l’Etat mais de médias indépendants. Pascal Boniface, géopolitologue et directeur de l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS), a analysé sur notre antenne ce samedi:

« Il a voulu distinguer deux choses : le fait que les caricatures existent, qu’elles étaient le fait d’organes de presse privés qui étaient libres de publier ces caricatures et que ça n’impliquait pas une parole de l’Etat. Il a voulu en fait distinguer la position officielle de la France et les caricatures. »