BEYROUTH (Reuters) – L’homme d’affaires Najib Mikati a été désigné lundi pour former un nouveau gouvernement au Liban et tenter de sortir le pays de la profonde crise financière dans lequel il est plongé depuis des mois.
Najib Mikati, qui a déjà occupé deux fois le poste de chef de gouvernement et n’est pas issu d’une formation ou d’une dynastie politique, a reçu le soutien de 72 élus sur 118 lors des consultations préalables à sa nomination.
“J’ai pas de baguette magique et je ne peux pas accomplir de miracles”, a-t-il averti après sa nomination tout en ajoutant étudier la situation depuis longtemps et disposer des “garanties internationales nécessaires”.
Najib Mikati est le troisième responsable désigné pour former un gouvernement depuis la démission d’Hassan Diab, qui expédie les affaires courantes, après l’explosion meurtrière du port de Beyrouth en août dernier, qui a encore accentué la crise aiguë que traverse le pays.
Il s’est dit confiant de pouvoir constituer un gouvernement, ajoutant que sa première priorité serait d’appliquer un plan de réformes proposé par la France, qui a administré le Liban pendant l’entre-deux-guerres et pilote les efforts de la communauté internationale pour sortir le pays de la crise.
La France préconise notamment la formation d’un gouvernement d’experts capables de mettre en place des réformes susceptibles de débloquer une aide financière internationale.
Déjà appuyé par un groupe d’anciens Premiers ministres libanais, Najib Mikati a également reçu lundi le soutien du Hezbollah, mouvement chiite armé que les Etats-Unis tiennent pour une organisation terroriste.
La plupart des principales formations parlementaires ont soutenu cette nomination, également appuyée par Saad Hariri, désigné Premier ministre en octobre dernier mais qui a renoncé mi-juillet à former un gouvernement en raison de désaccords insurmontables, à ses yeux, avec le président Michel Aoun.
Après avoir été reçu lundi par ce dernier, Saad Hariri a déclaré à la presse qu’il espérait que Najib Mikati serait choisi et qu’il parviendrait à former un gouvernement.
Le Liban est confronté à un effondrement de sa monnaie, à une explosion du chômage et à un gel des comptes bancaires, l’économie du pays – l’un des plus endettés du monde – subissant sa crise la plus profonde depuis la guerre civile de 1975-90.
Dans le système politique libanais, le poste de Premier ministre doit être occupé par un musulman sunnite, tandis que la présidence est assurée par un chrétien maronite.
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