23/11/2024

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Contrairement aux pays musulmans, L’UE sanctionne la Chine sur les Ouïghours

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BRUXELLES/PEKIN (Reuters) – L’Union européenne a imposé lundi des sanctions contre quatre responsables chinois pour atteintes aux droits de l’homme dans le Xinjiang, les premières sanctions européennes contre la Chine depuis un embargo sur les armes décrété en 1989 après la répression du mouvement démocratique de la place Tiananmen.

Ces sanctions – interdictions de visas et gels d’avoirs – publiées dans le Journal officiel de l’UE, sont motivées par le traitement des membres de la minorité musulmane ouïghoure dans le Xinjiang, territoire autonome du nord-ouest de la Chine.

Elles visent notamment le directeur du Bureau de la sécurité publique du Xinjiang, Chen Mingguo, accusé de “graves atteintes aux droits de l’homme”, de “détentions arbitraires et traitements dégradants infligés aux Ouïghours et aux membres d’autres minorités ethniques musulmanes, ainsi que d’atteintes systématiques à leur liberté religieuse”.

Sont également concernés l’ancien responsable de cette province, Zhu Hailun ; deux hauts responsables chinois, Wang Mingshan et Wang Junzheng ; ainsi que le Bureau de la sécurité publique du Corps de production et de construction du Xinjiang.

Dans le cadre d’une action coordonnée entre pays occidentaux pour mettre la pression sur Pékin, la Grande-Bretagne a elle aussi imposé des sanctions contre quatre responsables chinois et contre une entreprise du secteur de la construction.

Londres a constamment dénoncé la torture, le travail forcé et la stérilisation que les autorités britanniques estiment avoir lieu contre les Ouïghours à une “échelle industrielle”.

Les Etats-Unis ont de leur côté annoncé des sanctions contre deux autres responsables chinois en lien avec la région du Xinjiang où Washington estime que la minorité musulmane a été victime de génocide.

Sur son site internet, l’office de contrôle des avoirs étrangers du département du Trésor indique que ces deux responsables sont Wang Junzheng et Chen Mingguo.

Dans un communiqué, le ministère chinois des Affaires étrangères a appelé l’UE à “corriger son erreur” et à ne pas interférer dans les affaires internes chinoises.

Pékin a également annoncé avoir décidé des sanctions en représailles contre quatre entités et dix responsables européens, interdits de séjour en Chine continentale, à Hong Kong et à Macao et de faire des affaires en Chine.

L’eurodéputé français Raphaël Glucksmann figure parmi les dix personnes accusées de “graves atteintes à la souveraineté et aux intérêts chinois, et de répandre des mensonges et des fausses informations malveillantes”.

Les entités sanctionnées par Pékin sont le comité politique et de sécurité, une structure permanente du Conseil de l’UE ; la sous-commission “droits de l’homme” du Parlement européen ; l’Institut Mercator pour les études chinoises, basé à Berlin, et la fondation Alliance des démocraties, une ONG danoise.

La Chine dément toute atteinte aux droits de l’homme au Xinjiang et affirme que les camps permettent de fournir une formation professionnelle aux populations locales et de lutter contre l’extrémisme.