27/04/2024

Algérie24.net

Les News en toute liberté sans buzz

Missiles: Le traité FNI suspendra par Washington dès samedi

WASHINGTON (Reuters) – Les Etats-Unis cesseront dès samedi de respecter le traité de 1987 avec la Russie sur les forces nucléaires intermédiaires (FNI) et se retireront officiellement de ce pacte dans six mois, sauf si Moscou cesse de violer l’accord.

« La Russie refuse de prendre des mesures pour revenir à un respect réel et vérifiable » du traité, a déclaré vendredi le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo. « Nous allons informer officiellement la Russie et les autres parties au traité que les Etats-Unis se retireront du traité FNI dans six mois. »

Le traité FNI a été signé il y a 32 ans par le président américain Ronald Reagan et le dirigeant soviétique Mikhaïl Gorbatchev. Il visait à l’élimination de tous les missiles de croisière et missiles balistiques américains et russes lancés depuis le sol et ayant une portée se situant entre 500 km et 5.500 km.

Washington accuse Moscou depuis plusieurs mois de violer cet accord en alignant dans son arsenal militaire des missiles Novator 9M729 (SSC-8 pour l’Otan).

Mike Pompeo a une nouvelle fois demandé vendredi la destruction de ces missiles, de leurs lanceurs et des équipements associés, faute de quoi « le traité aura vécu ».

Donald Trump a de son côté dit vouloir discuter avec la Russie d’un nouveau traité sur le contrôle des armes.

« J’espère que nous serons capables de rassembler tout le monde dans une grande et belle salle et d’écrire un nouveau traité qui serait bien meilleur », a-t-il déclaré à des journalistes à la Maison blanche.

CONTINUER À DISCUTER

Pour l’Otan, comme pour Washington, le Novator 9M729/SSC-8 est capable de frapper une cible distante de 500 à 1.500 km, ce que dément le Kremlin qui affirme que la portée de ce missile ne dépasse pas 500 km.

A Bruxelles, l’Otan a fait savoir vendredi qu’elle « soutenait totalement » la décision des Etats-Unis.

Son secrétaire général, Jens Stoltenberg, a par la suite déclaré à la chaîne norvégienne NRK que l’Otan continuerait à discuter avec la Russie dans les six prochains mois pour tenter de sauver le traité FNI, dont la disparition renforcerait selon lui « l’instabilité ».

La France a dit regretter « d’arriver à une situation dans laquelle les Etats-Unis ont dû notifier leur retrait » du traité FNI.

Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères a ajouté qu’il appelait la Russie « à utiliser la période des six mois ouverte par la suspension des obligations américaines prévue par le traité FNI pour revenir pleinement en conformité ».

La chancelière allemande Angela Merkel a elle aussi insisté sur le délai de six mois avant le retrait officiel des Etats-Unis. « Il est important de laisser la porte ouverte au dialogue », a-t-elle dit.

Le ministre allemand des Affaires étrangères, Heiko Maas, a estimé sur Twitter que sans le traité FNI le monde serait « moins sûr ».

A Moscou, le Kremlin a regretté la décision américaine.

« L’absence de volonté, de la part des Américains, d’écouter le moindre argument et de mener avec nous des négociations sur le fond montre que la décision de rompre ce traité a été prise à Washington il y a longtemps », a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.