11/05/2024

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L’ONU prévient que le Soudan fait face à une « guerre civile à grande échelle » alors qu’un raid aérien fait 22 morts

généraux Soudanais

Le Soudan déchiré par le conflit est au bord d’une « guerre civile à grande échelle » qui pourrait déstabiliser toute la région, ont averti dimanche les Nations unies, après une frappe aérienne sur une zone résidentielle qui a tué une vingtaine de civils.

Le ministère de la Santé a fait état de « 22 morts et un grand nombre de blessés parmi les civils » de la frappe sur la ville sœur de Khartoum, Omdurman, dans le district de Dar al-Salam, qui signifie « Maison de la paix » en arabe.

Après près de trois mois de guerre entre les généraux rivaux du Soudan, la frappe aérienne est le dernier incident à provoquer l’indignation.

Environ 3 000 personnes ont été tuées dans le conflit, des survivants ont signalé une vague de violences sexuelles et des témoins ont parlé de meurtres ethniquement ciblés. Il y a eu des pillages généralisés et l’ONU a mis en garde contre de possibles crimes contre l’humanité dans la région du Darfour.

Une vidéo publiée par le ministère de la Santé sur Facebook montrait des corps apparemment sans vie après la frappe aérienne, dont plusieurs femmes. Le narrateur dit que les habitants « ont compté 22 morts ».

Les forces paramilitaires de soutien rapide (RSF), combattant l’armée régulière, ont affirmé que la frappe avait fait 31 morts.

Depuis le début de la guerre, les paramilitaires ont établi des bases dans des zones résidentielles et ont été accusés d’avoir forcé des civils à quitter leurs maisons.

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a condamné dimanche l’attaque aérienne à Omdurman, qui, selon lui, « aurait tué au moins 22 personnes » et blessé des dizaines, a déclaré son porte-parole adjoint Farhan Haq dans un communiqué.

Guterres « reste profondément préoccupé par le fait que la guerre en cours entre les forces armées a poussé le Soudan au bord d’une guerre civile à grande échelle, déstabilisant potentiellement toute la région », a déclaré Haq.

Il a ajouté: « Il y a un mépris total du droit humanitaire et des droits de l’homme qui est dangereux et inquiétant. »

Près de trois millions de personnes ont été déracinées par les combats au Soudan, dont près de 700 000 ont fui vers les pays voisins selon l’Organisation internationale pour les migrations.

L’ONU et les blocs africains ont mis en garde contre une « dimension ethnique » du conflit dans la région occidentale du Darfour, où les États-Unis, la Norvège et la Grande-Bretagne ont accusé les RSF et les milices alliées de la plupart des violations généralisées.

Haq a exprimé son soutien aux efforts déployés par l’Union africaine et le bloc est-africain IGAD pour mettre fin à la crise soudanaise.

Lundi, les dirigeants de l’Éthiopie, du Kenya, de la Somalie et du Soudan du Sud – les membres de l’IGAD chargés du dossier soudanais – doivent se rencontrer à Addis-Abeba.

Le chef de l’armée soudanaise Abdel Fattah al-Burhan et le commandant des RSF Mohamed Hamdan Daglo ont été invités mais aucune des parties n’a confirmé leur présence.