23/04/2024

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La crise se complique pour Trump après le rapport d’un lanceur d’alerte

Trump

Washington (AFP) – Le scandale qui secoue la Maison Blanche s’est fait encore plus retentissant jeudi avec la publication des accusations d’un lanceur d’alerte, qui reproche à Donald Trump d’avoir « sollicité l’ingérence » de l’Ukraine dans sa campagne de réélection et à son entourage d’avoir essayé de garder cette démarche secrète.

A quelque 400 jours du scrutin, le président américain est sous la menace d’une procédure de destitution qui a peu de chances d’aboutir, mais représente la crise la plus aiguë de son mandat.

« C’est une honte », les démocrates se conduisent « comme des pirates », « il doit y avoir un moyen de les arrêter », a éructé le milliardaire républicain, visiblement touché par ce qu’il qualifie à la fois de « blague » et de « pire chasse aux sorcières de l’histoire des Etats-Unis ».

De son côté, l’opposition l’a comparé à un « chef mafieux » et s’est emparée jeudi du document du lanceur d’alerte pour accuser la Maison Blanche d’avoir cherché à « étouffer » le scandale.

Celui-ci est né d’un appel téléphonique, il y a deux mois, entre Donald Trump et son homologue ukrainien. Lors de leur échange, le président américain a demandé à Volodymyr Zelensky d’enquêter sur l’ancien vice-président démocrate Joe Biden, bien placé pour l’affronter lors de la présidentielle de 2020.

« Le président ukrainien a dit que je ne l’avais pas contraint à faire quoi que ce soit de mal. Il ne peut y avoir de meilleur témoignage que ça », a tweeté jeudi soir Donald Trump.

La conversation a perturbé un mystérieux lanceur d’alerte, membre des services de renseignement qui, début août, a transmis ses inquiétudes à sa hiérarchie.

Le président « a utilisé les capacités de sa fonction pour solliciter l’ingérence d’un pays étranger dans l’élection de 2020 », dénonce-t-il dans ce document, rendu public après un bras de fer entre le Congrès et l’exécutif.

Les avocats de la Maison Blanche sont ensuite « intervenus pour « verrouiller » toutes les archives liées à l’appel téléphonique », notamment en ordonnant de les conserver dans un « système électronique distinct » de celui utilisé habituellement, ajoute-t-il.

Pour lui, cela prouve que l’entourage du président « comprenait la gravité de ce qui s’était passé ».

– « Etouffer » l’affaire –

Le lanceur d’alerte, dont l’identité n’a pas été révélée, précise ne pas avoir directement assisté à l’appel mais avoir échangé avec plus d’une demi-douzaine de responsables « très perturbés » par l’échange.

D’après le New York Times, il s’agit d’un homme, employé de la CIA qui fut un temps détaché à la Maison Blanche.

Ses avocats ont reproché au journal de mettre leur client en danger « pas seulement sur le plan professionnel mais aussi personnel ».

« Vous savez ce qu’on faisait au bon vieux temps (…). Les espions et la trahison, on traitait ça un peu différemment qu’aujourd’hui… », a d’ailleurs glissé Donald Trump lors d’un échange privé, qui a fuité dans le Los Angeles Times.

Officiellement, la Maison Blanche minimise la portée de son signalement, « une compilation de récits de troisième main et d’articles de presse » qui ne montre « rien d’inapproprié ».

Mais pour la présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, le lanceur d’alerte a mis au jour « une manoeuvre pour étouffer » l’affaire.

« Nous devons mener une enquête pour clarifier les faits », a poursuivi Mme Pelosi, qui a longtemps freiné l’aile gauche du parti démocrate désireuse d’initier une procédure de destitution contre Donald Trump.