26/04/2024

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Manifestation à Alger pour demander la fin du « système des prédateurs »

ALGER (Reuters) – Des centaines de milliers de manifestants se sont rassemblés à Alger pour le huitième vendredi consécutif afin de réclamer le départ des proches de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika, qui a démissionné il y a dix jours sous la pression de la rue.

La police a fait usage de gaz lacrymogène dans la soirée pour disperser des jeunes manifestants dans le centre-ville, mais les rassemblements se sont globalement déroulés dans le calme, rapportent des témoins.

Les forces de l’ordre ont ensuite fait état de 108 arrestations, après des heurts avec des fauteurs de troubles « infiltrés » parmi les manifestants qui ont fait 27 blessés dans leurs rangs.

Abdelkader Bensalah, président du Conseil de la Nation, la chambre haute du Parlement, a été désigné mardi comme chef de l’Etat par intérim pour une période maximale de 90 jours.

Une élection présidentielle sera organisée le 4 juillet, veille de l’anniversaire de l’indépendance de 1962.

« Non à Bensalah ! », scandaient les manifestants réunis dans le centre d’Alger comme tous les vendredi depuis le 22 février. « Nous voulons que tous les corrompus soient jugés », lisait-on sur une banderole.

« Nous ne voulons pas d’un régime militaire mais une Algérie libre et démocratique », a déclaré à Reuters un des manifestants.

« Nous ne lâchons rien de nos revendications, nous voulons un changement radical », a dit Ali Badji, un épicier de 52 ans qui portait son fils sur ses épaules.

La télévision publique a fait état de manifestations dans d’autres villes du pays.

Mercredi, le chef d’état-major de l’armée algérienne, le général Ahmed Gaïd Salah, a assuré que la justice allait engager des poursuites contre « toute la bande » impliquée dans des affaires de corruption.

Mardi dernier déjà, des milliers de manifestants s’étaient rassemblés à Alger pour dénoncer la désignation de Bensalah, un proche de Bouteflika, comme président par intérim.

Les protestataires exigent des réformes radicales, la fin du « système » et le départ des personnalités liées au « clan Bouteflika » au pouvoir depuis vingt ans.

La désignation de Bensalah comme chef de l’Etat par intérim découle de la Constitution algérienne mais les manifestants contestent ce choix, y voyant un moyen de perpétuer le régime actuel.

Abdelaziz Bouteflika, âgé de 82 ans et considérablement affaibli depuis un AVC en 2013, a démissionné le 2 avril.