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Le Brésil souhaite rejoindre la plainte de l’Afrique du Sud contre Israël pour génocide à Gaza

Le Brésil s’apprête à franchir une étape majeure dans sa politique étrangère au sujet du conflit israélo-palestinien. Selon un responsable brésilien cité par l’agence Reuters ce mercredi, les autorités de Brasilia ont décidé de demander leur adhésion à la plainte pour génocide déposée par l’Afrique du Sud contre Israël devant la Cour internationale de justice (CIJ) à La Haye.

Cette décision, révélée d’abord par le quotidien brésilien « Folha de São Paulo », confirme l’engagement du gouvernement du président Luiz Inácio Lula da Silva à peser dans les mécanismes du droit international pour défendre les droits des civils palestiniens.


Une plainte qui prend de l’ampleur internationale

Le Brésil n’est pas seul dans cette démarche. L’Espagne, la Turquie et la Colombie ont déjà exprimé leur volonté de se joindre à la procédure enclenchée en décembre 2023 par Pretoria, sur la base de la Convention des Nations Unies de 1948 sur la prévention du crime de génocide.

Dans cette plainte, l’Afrique du Sud accuse Israël de commettre des violations graves du droit international et des crimes contre la population palestinienne, notamment à Gaza, en pleine guerre déclenchée après les événements d’octobre 2023.


Des mesures provisoires historiques de la Cour

En réponse à cette plainte, la Cour internationale de justice a prononcé des mesures conservatoires en janvier 2024, ordonnant à Israël de prévenir tout acte de génocide et de garantir l’acheminement de l’aide humanitaire à Gaza.

Cependant, la CIJ n’a pas ordonné un cessez-le-feu immédiat, ce qui a été critiqué par certains États et ONG, même si la portée juridique et politique de cette décision a été saluée comme un moment historique.


Brasilia renforce son positionnement en faveur de la Palestine

Depuis le retour au pouvoir de Lula, le Brésil affiche un soutien plus affirmé à la cause palestinienne, dénonçant à plusieurs reprises les opérations militaires israéliennes et réclamant des mécanismes internationaux de protection des civils à Gaza.

Cette volonté de rejoindre la plainte pour génocide renforce ce positionnement diplomatique et pourrait influencer d’autres États d’Amérique latine à en faire autant.


Une pression croissante sur Israël sur le plan juridique

Bien que la procédure devant la CIJ soit longue et que les arrêts définitifs prennent souvent plusieurs années, le poids politique de cette plainte est considérable. Il alimente la pression internationale sur Israël, déjà confronté à une contestation croissante de sa politique à Gaza dans les forums onusiens et régionaux.

Si le nombre de pays soutenant la plainte sud-africaine continue de croître, Israël pourrait se retrouver encore plus isolé diplomatiquement, notamment vis-à-vis de l’opinion publique mondiale et des institutions juridiques internationales.


Une bataille judiciaire aux répercussions mondiales

Ce nouvel épisode illustre la montée en puissance du droit international comme outil diplomatique face aux impasses politiques. Alors que le conflit à Gaza continue de faire des milliers de victimes, la Cour de La Haye devient un champ de bataille essentiel pour la recherche de justice, où le Brésil entend désormais faire entendre sa voix.

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