20/04/2024

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Iran: Trump annoncera mardi sa décision, qui risque de tuer l’accord nucléaire

Washington (AFP) – Donald Trump va annoncer mardi s’il met à exécution sa menace de quitter l’accord conclu en 2015 pour empêcher l’Iran de se doter de la bombe atomique, au risque d’ouvrir une nouvelle crise avec l’Europe voire de pousser Téhéran à relancer son programme nucléaire.

Après avoir tergiversé depuis son arrivée à la Maison Blanche début 2017, le président américain devrait cette fois, de l’avis de la plupart des observateurs et de plusieurs diplomates, faire un choix qui lui permette de tenir sa promesse électorale: « démanteler » l’accord signé par l’Iran avec les grandes puissances (Etats-Unis, Chine, Russie, France, Royaume-Uni et Allemagne).

« J’annoncerai ma décision sur l’accord iranien demain depuis la Maison Blanche à 14H00 » (18H00 GMT), a-t-il tweeté lundi.

La décision coupe net l’ultime effort engagé par les Européens pour tenter de préserver le compromis en vigueur: Donald Trump leur avait donné jusqu’à samedi pour proposer des solutions afin de le « durcir ».

Le président républicain doit dire s’il rétablit ou non les sanctions américaines levées en contrepartie des engagements iraniens — un arbitrage qui lui permet de nombreuses options plus ou moins drastiques. Mais même si les inspecteurs internationaux ont régulièrement certifié que l’Iran respectait les termes de l’accord, les Européens n’ont pas caché leur pessimisme.

Emmanuel Macron « a la conviction qu’on va vers une décision négative », affirme-t-on de source diplomatique française, soulignant que Paris se prépare désormais davantage à « une sortie partielle ou totale ».

A la Maison Blanche il y a deux semaines, le président français avait tenté de persuader son homologue américain de ne pas dénoncer le texte, tout en proposant de négocier avec l’Iran un « nouvel accord » qui prenne en compte ses inquiétudes et aille au-delà de l’actuel. La chancelière allemande Angela Merkel a appuyé ce plaidoyer quelques jours plus tard.

– Que va faire Téhéran? –

Donald Trump dénonce plusieurs « lacunes » dans un texte qu’il juge « désastreux »: la levée progressive à partir de 2025 de certaines restrictions au programme nucléaire iranien, mais aussi le fait qu’il ne s’attaque pas directement aux essais balistiques de Téhéran et à ses activités jugées « déstabilisatrices » au Moyen-Orient.

« Le président a raison d’y voir des lacunes » et « d’attirer l’attention là-dessus », a déclaré lundi à Washington le ministre britannique des Affaires étrangères Boris Johnson, venu rencontrer son homologue américain Mike Pompeo puis le vice-président Mike Pence. Les inquiétudes de Donald Trump sont « légitimes », « il a lancé un défi au monde », a-t-il renchéri sur Fox News, la chaîne préférée du milliardaire républicain.

Mais « nous pensons qu’on peut être plus dur sur l’Iran, répondre aux inquiétudes du président sans jeter le bébé avec l’eau du bain », a-t-il aussi insisté. « Le plan B ne me semble pas particulièrement avancé à ce stade », a ajouté le ministre britannique.

En parallèle à Berlin, ses homologues français et allemand, Jean-Yves Le Drian et Heiko Maas, ont aussi plaidé en faveur de l’accord, meilleur moyen à leurs yeux pour « éviter que l’Iran n’accède à l’arme nucléaire ».

« Nous sommes tout à fait déterminés à sauver cet accord parce que cet accord nous préserve de la prolifération nucléaire », a déclaré le chef de la diplomatie française. Le ministre allemand a lui estimé que « le monde sera moins sûr » sans l’accord, redoutant « qu’un échec ne conduise à une escalade » au Moyen-Orient.