18/10/2024

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Coup de force en Cisjordanie : L’armée d’occupation israélienne ordonne la fermeture des locaux d’Al Jazeera

Alors que l’attention mondiale se focalise sur les tensions au Liban, l’armée israélienne a mené une opération à Ramallah, en Cisjordanie occupée, ce dimanche 22 septembre, visant à fermer les bureaux de la chaîne de télévision qatarie Al Jazeera. Ce raid, qui a été retransmis en direct par la chaîne, a été mené par plusieurs dizaines de soldats israéliens lourdement armés, la majorité d’entre eux étant masqués. Al Jazeera a confirmé l’événement en rapportant que cette décision avait été officiellement communiquée par un soldat israélien au chef du bureau, Walid al-Omari.

Une décision judiciaire invoquée pour justifier la fermeture

Selon les informations fournies par la chaîne, le soldat israélien a invoqué « une décision de justice » qui ordonne la fermeture du bureau pour une durée de 45 jours. « Je vous demande de prendre toutes vos caméras et de quitter le bureau tout de suite », aurait déclaré le soldat lors de l’opération. Cependant, aucune explication précise n’a été donnée concernant les raisons sous-jacentes à cette fermeture. Walid al-Omari a cependant précisé qu’Al Jazeera est accusée dans cet ordre de « soutenir et inciter au terrorisme ». À ce stade, l’armée israélienne n’a pas encore émis de commentaire officiel sur cet incident.

Cette intervention fait écho à une politique plus large d’Israël visant à restreindre la couverture médiatique de certaines de ses actions dans les territoires occupés. Il est à noter que ce n’est pas la première fois qu’Al Jazeera est ciblée. À Gaza, en mai 2021, Israël avait détruit un immeuble abritant les bureaux d’Al Jazeera et de l’Associated Press, sous prétexte que le bâtiment abritait également des infrastructures du Hamas, le groupe militant palestinien.

Un climat de répression contre les médias

L’attaque contre les bureaux d’Al Jazeera à Ramallah intervient dans un contexte de répression croissante contre les médias couvrant les événements en Cisjordanie et à Gaza. En juillet dernier, Israël avait prolongé de 45 jours la fermeture du bureau d’Al Jazeera à Jérusalem pour la troisième fois, limitant ainsi la capacité de la chaîne à rapporter les événements sur le terrain.

Les analystes interrogés par Al Jazeera y voient une tendance claire : celle de tenter de réduire au silence les médias qui rapportent des informations critiques sur les actions d’Israël dans les territoires occupés. Omar Assaf, un analyste politique, a expliqué que cette mesure contre Al Jazeera est le prolongement d’une politique visant à « museler les voix » qui révèlent la réalité sur le terrain. Il a également évoqué le meurtre de Shireen Abu Akleh, une journaliste renommée d’Al Jazeera, en mai 2022, qui, selon lui, illustre bien la volonté d’Israël de contrôler la narration des événements et d’étouffer toute couverture médiatique dérangeante.

La réaction de la communauté internationale

Cette décision a suscité une vive inquiétude parmi les défenseurs de la liberté de la presse. Al Jazeera a dénoncé cette fermeture comme une tentative d’entraver la diffusion de la vérité et de restreindre la couverture médiatique indépendante dans les zones de conflit. La chaîne a réaffirmé son engagement à poursuivre ses reportages, malgré les pressions et les risques auxquels sont confrontés ses journalistes sur le terrain.

L’absence de réponse immédiate de la part de l’armée israélienne, combinée aux accusations portées contre Al Jazeera, renforce les craintes d’une détérioration de la liberté de la presse dans la région. Alors que les tensions continuent de monter entre Israël et les acteurs régionaux, cette dernière action pourrait exacerber la perception d’un climat de répression visant les journalistes et les médias dans les territoires palestiniens.

La fermeture forcée des bureaux d’Al Jazeera en Cisjordanie constitue un épisode supplémentaire dans la guerre de l’information qui se joue au cœur du conflit israélo-palestinien. Alors que les tensions s’intensifient sur plusieurs fronts, y compris à Gaza et le long de la frontière libanaise, cette décision témoigne d’une volonté d’étouffer la voix des médias influents qui couvrent ces événements. La communauté internationale est désormais placée devant un défi crucial : celui de réagir fermement face à ce qui est perçu comme une atteinte à la liberté de la presse, ou risquer de voir se multiplier de telles mesures dans l’avenir. Algerie24.net