Uncategorized

Une ONG palestinienne poursuit un soldat israélien au Portugal pour crimes de guerre à Gaza

La Fondation Hind Rajab a annoncé le dépôt officiel d’une plainte pénale contre un soldat israélien devant la justice portugaise. L’organisation accuse ce militaire d’avoir commis des crimes de guerre en ciblant délibérément des civils palestiniens dans la bande de Gaza.

Un tireur d’élite accusé d’exécutions ciblées pendant une trêve

Selon le communiqué de la Fondation, le soldat visé s’appelle Dani Adonia Adiga. Il opérait en tant que sniper au sein de la brigade 252 de l’armée israélienne. Début 2025, il aurait publié sur les réseaux sociaux une photo le montrant avec un fusil de précision, accompagnée de la légende inquiétante : « 4 balles, zéro erreur ».

Les faits reprochés se seraient déroulés dans le secteur de Netzarim, un point de tension majeur au centre de la bande de Gaza. D’après la Fondation, l’unité 252 y menait des tirs « systématiques » sur des civils non armés, notamment des enfants. La plainte souligne que les quatre victimes tuées par le sniper l’ont été en dehors de tout contexte de combat, en violation directe des conventions de Genève.

Des faits survenus pendant une trêve humanitaire

La Fondation affirme que ces exécutions se sont produites alors qu’un cessez-le-feu temporaire était en vigueur, ce qui aggrave la gravité juridique des faits. Durant cette période, environ 170 civils palestiniens auraient été tués dans des circonstances similaires, qualifiées de violations graves du droit international humanitaire.

Le dossier évoque un « meurtre prémédité de civils désarmés », qualifié de crime de guerre. Des éléments de preuve, notamment des photos géolocalisées et des témoignages, ont été réunis pour appuyer la plainte.

Le soldat ciblé actuellement présent au Portugal

La Fondation Hind Rajab affirme disposer de preuves confirmant la présence de Dani Adonia Adiga dans la capitale portugaise durant le mois de juillet. S’appuyant sur le principe de compétence universelle, elle exige des autorités portugaises l’arrestation immédiate du soldat et son jugement conformément au droit international.

Dans sa déclaration, la Fondation a affirmé :

« Nous ne nous lasserons jamais. Nous continuerons à poursuivre en justice les auteurs de crimes contre le peuple palestinien, où qu’ils se trouvent, quel que soit leur grade ou leur nationalité. »

Une stratégie judiciaire d’envergure internationale

La Fondation Hind Rajab mène une campagne juridique globale contre les crimes de guerre commis à Gaza et au Liban Sud. Elle affirme avoir déposé des plaintes contre des dizaines de soldats israéliens dans huit pays. En parallèle, elle a transmis à la Cour pénale internationale (CPI) plusieurs dossiers documentant des violations impliquant plus de 1000 soldats et officiers israéliens.

Pressions et représailles de la part d’Israël

Début juillet, la Fondation a révélé qu’Israël avait publié une liste de sanctions ciblant 50 personnalités liées à l’organisation, dont son président Diab Abou Jahja, deux de ses fondateurs et trois avocats impliqués dans les procédures juridiques.

Selon le communiqué, le gouvernement israélien consacre désormais des ressources importantes à tenter de déstabiliser et neutraliser l’action de la Fondation Hind Rajab à travers des campagnes de pression diplomatique et judiciaire.


La plainte déposée au Portugal s’inscrit dans une démarche plus large de judiciarisation des crimes commis à Gaza, face à l’impunité persistante dont bénéficie l’armée israélienne sur le plan international. Pour la Fondation Hind Rajab, l’obligation de rendre des comptes est une condition essentielle de la justice pour les victimes palestiniennes.

Donner votre avis