BRUXELLES (Reuters) – La fureur suscitée par l’atterrissage forcé d’un avion Ryanair en Biélorussie a bouleversé l’ordre du jour du dîner du sommet de l’Union européenne qui doit se tenir lundi, où les dirigeants devaient discuter des relations avec la Russie et la Grande-Bretagne, mais envisageront désormais des mesures punitives à l’encontre de Minsk.
Les autorités biélorusses ont fait décoller dimanche un avion de chasse, évoquant une alerte à la bombe pour forcer un avion de la compagnie Ryanair à atterrir, puis ont arrêté un journaliste d’opposition qui se trouvait parmi les passagers à bord.
Le détournement d’un avion détenu par une entreprise de l’Union européenne volant entre deux capitales du bloc européen est une “mesure inadmissible”, a dénoncé lundi Josep Borrell, le haut représentant de l’Union européenne, dans un communiqué, ajoutant que cette mesure serait abordée lors du sommet européen.
“L’UE examinera les conséquences de cette action, notamment en prenant des mesures contre les responsables”, a-t-il ajouté.
Dimanche, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a indiqué sur Twitter que “le comportement scandaleux et illégal du gouvernement en Biélorussie aura des conséquences”.
L’UE a déjà imposé trois séries de sanctions contre le gouvernement biélorusse en réponse à l’élection présidentielle contestée de l’an dernier. Elle travaillait à une quatrième série de sanctions visant de hauts responsables, avant même l’incident de Ryanair.
Selon un responsable de l’UE, les sanctions supplémentaires pourraient maintenant inclure la suspension des survols de la Biélorussie par toutes les compagnies aériennes de l’UE, l’interdiction pour la compagnie aérienne biélorusse Belavia d’atterrir dans les aéroports de l’UE ou la suspension de tout transit, y compris le transit terrestre, de la Biélorussie vers l’UE.
Josep Borrell a également demandé à ce qu’une enquête internationale soit menée pour “vérifier toute violation des règles de l’aviation internationale”.
L’indignation suscitée par l’atterrissage forcé de l’avion de Ryanair risque d’avoir des conséquences sur la discussion que doivent mener lundi les dirigeants des pays membres de l’UE au sujet de leurs relations avec la Russie, soutien de longue date du président biélorusse Alexandre Loukachenko.
L’UE s’était montrée hésitante à imposer des sanctions envers le régime biélorusse de peur de pousser Loukachenko à se rapprocher encore plus de Moscou.
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