21/11/2024

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Quand le monde dit “civilisé” assassine un scientifique d’un pays ennemi

Fakhrizadeh

(Reuters) – Il y a “des indications sérieuses d’une responsabilité israélienne” dans l’assassinat du scientifique iranien Mohsen Fakhrizadeh, et l’Iran se réserve le droit de se défendre, a déclaré le pays dans une lettre envoyée vendredi au secrétaire général et au Conseil de sécurité des Nations unies.

L’Iran attend par ailleurs d’Antonio Guterres qu’il condamne fermement cet assassinat et qu’il “prenne les mesures nécessaires à l’encontre de ses auteurs.”

“Mettant en garde les États-Unis et Israël contre toute mesure risquée contre mon pays, en particulier pendant le reste de la gouvernance de l’administration actuelle des États-Unis, la République islamique d’Iran se réserve le droit de prendre toutes les mesures nécessaires pour défendre son peuple et garantir ses intérêts”, a écrit le représentant de l’Iran aux Nations unies, Majid Takht Ravanchi, dans la lettre, qui a été vue par Reuters.

Le scientifique iranien Mohsen Fakhrizadeh, que les puissances occidentales soupçonnent d’avoir dirigé des recherches destinées à doter la République islamique de l’arme atomique, a été assassiné vendredi dans les faubourgs de Téhéran.

Un conseiller militaire de l’ayatollah Ali Khamenei, guide suprême de la Révolution, a imputé le meurtre au gouvernement israélien, qu’il accuse de vouloir provoquer un conflit armé.

“Dans les derniers jours de la vie politique de leur (…) allié (ndlr, le président américain Donald Trump), les sionistes cherchent à faire monter la pression sur l’Iran et à provoquer une guerre ouverte”, a tweeté le commandant Hossein Dehghan.

Le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif, a pour sa part fait état sur Twitter d'”indications sérieuses d’un rôle israélien” dans l’assassinat du scientifique qui, ajoute-t-il, “démontre le bellicisme désespéré de ces auteurs”.

“Souvenez-vous de ce nom, Fakhrizadeh”, avait déclaré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu dans un discours prononcé en 2018 au cours duquel il a révélé l’existence de documents présentés comme des archives iraniennes liées à un projet de mise au point d’une bombe atomique.

Malgré l’arrêt de ce plan AMAD, avait-il ajouté, Mohsen Fakhrizadeh a continué à travailler à des “projets spéciaux” pour le compte du ministère iranien de la Défense.

Les capitales étrangères sont restées silencieuses après l’annonce de la mort du scientifique iranien.

Les autorités israéliennes, sollicitées, ont refusé de commenter cette information. Même mutisme aux Etats-Unis, où la Maison blanche, le Pentagone, le département d’Etat et la CIA, de même que l’équipe de transition mise en place par Joe Biden ont opposé une fin de non-recevoir.

La mort de Mohsen Fakhrizadeh pourrait entraver la volonté affichée par le futur 46e président des Etats-Unis de réamorcer la politique de détente avec l’Iran, initiée par Barack Obama mais remplacée par une politique de “pression maximale” par l’administration Trump.