28/03/2024

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Pétrole: début d’une conférence décisive de l’Opep pour s’entendre sur une baisse de production

petrole

AFP-Les principaux pays producteurs de pétrole, ceux de l’Opep en tête, ont commencé jeudi leurs discussions par écrans interposés pour tenter de s’accorder sur des baisses de production afin de soutenir les prix qui se sont effondrés avec la pandémie de Covid-19.

« La 9e réunion (extraordinaire) des ministres de l’Opep et non-Opep a commencé », a tweeté l’organisation basée à Vienne, montrant en photo les ministres de l’Energie russe, Alexandre Novak, et saoudien, Abdel Aziz ben Salmane, en visioconférence.

La conférence doit ouvrir la voie à un « accord équitable qui rétablira l’équilibre des marchés pétroliers », selon les autorités saoudiennes, organisatrices de la rencontre à la demande du président américain, Donald Trump.

Les membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et les autres participants, dont leurs partenaires via l’accord Opep+, discutent d’une réduction massive de la production, leur arme principale face à la chute de la demande.

Le marché était déjà en surplus avant le début de la pandémie.

L’objectif d’une coupe commune de « 10 à 15 millions de barils par jour (mbj) », a été confirmé par le ministre koweïtien du Pétrole, Khaled al-Fadhel, cité jeudi par le quotidien koweïtien Al-Rai. Ce volume, évoqué par Donald Trump jeudi dernier, semble faire consensus mais son partage entre pays s’annonce épineux.

La Russie, au cœur de la négociation en tant que deuxième producteur mondial et chef de file des partenaires du cartel, semble cette fois prête à coopérer, contrairement à la précédente réunion début mars qui s’était soldée par un fiasco, débouchant sur une guerre des prix.

Un porte-parole du ministère de l’Energie russe a indiqué mercredi à l’agence Tass que Moscou était « prêt à réduire de 1,6 mbj » sa production.

– Conditions réunies? –

Mais l’Arabie Saoudite et la Russie ont dit qu’elles réduiraient leur production « uniquement si d’autres grands producteurs de pétrole les rejoignent », note Bjarne Schieldrop, analyste de Seb.

Les États-Unis, premiers producteurs mondiaux, poussent au compromis afin de redonner de l’air à leur industrie de pétrole de schiste, en grande difficulté aux prix actuels.

Alors que les entreprises américaines pompaient jusqu’à présent à des niveaux record autour de 13 mbj, leur production devrait plafonner à 11,8 mbj sur l’année, selon l’Agence américaine d’information sur l’énergie.

De plus, les capacités de stockage de brut, qui arrivent à leurs limites, obligent de facto les pays producteurs à freiner leur production.

Mais « ce n’est pas parce qu’un tel accord est dans l’intérêt de tout le monde qu’il sera forcément trouvé », prévient Craig Erlam, analyste de Oanda.

Contrairement à d’autres, Washington ne peut pas contraindre ses producteurs en raison des règles sur la concurrence.

Et les prises de bec entre Ryad et Moscou sont fréquentes, la dernière ce week-end ayant provoqué le décalage de cette réunion initialement prévue lundi.

– Réunion inédite –

La conférence, mise en place dans l’urgence, est exceptionnelle à plus d’un titre.

D’abord, l’invitation a été envoyée largement car pas moins de dix pays hors Opep+, dont les Etats-Unis, ont été conviés, selon l’agence russe Tass. La Norvège a confirmé jeudi sa participation en tant qu’observateur.

Elle survient ensuite au moment où l’industrie pétrolière traverse « un choc sans équivalent », selon l’Agence internationale de l’Énergie.

Les mesures drastiques contre la pandémie devraient conduire à un excédent de brut qui pourrait atteindre 25 mbj en avril, selon Rystad Energy.

Les cours du Brent européen et du WTI américain ont touché la semaine dernière des niveaux plus vus depuis 2002 et bouclé le pire trimestre de leur histoire.

Ils ont bondi de plus de 10% jeudi en ouverture de la réunion avant de retomber, signe de la fébrilité des investisseurs sur un accord à venir.

La conférence sera suivie vendredi d’une seconde sur le même thème des ministres de l’Energie du G20, toujours à l’initiative de Ryad.