21/11/2024

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Pérou : La ministre des AE démissionne pour avoir bénéficié du vaccin du Covid 19 avant les personnes prioritaires

Astete Elizabeth

AFP- La ministre péruvienne des Affaires étrangères, Elizabeth Astete, a annoncé sa démission dimanche après avoir reconnu s’être fait vacciner contre le Covid-19 dès janvier, avant les populations prioritaires.

Il s’agit de la deuxième ministre du gouvernement péruvien, après celle de la Santé, à démisionner dans le cadre de ce scandale.

“J’ai présenté à M. le président de la République ma lettre de démission de ministre des Affaires étrangères”, a écrit Mme Astete sur Twitter, reconnaissant avoir fait une “grave erreur” en se faisant vacciner dès le 22 janvier.

Sa démission a été aussitôt acceptée par le président par intérim Francisco Sagasti, qui s’est dit “indigné et furieux de cette situation qui met en péril les efforts de nombreux Péruviens”, dans une déclaration télévisée.

Le scandale a éclaté jeudi après la révélation par un quotidien péruvien que l’ancien président Martin Vizcarra (2018-2020) avait été vacciné contre le Covid-19 en octobre, quelques semaines avant sa destitution par le parlement.

L’ancien chef de l’Etat, qui brigue un siège de parlementaire aux élections du 11 avril, s’est défendu en disant qu’il s’était porté volontaire dans l’essai clinique du vaccin Sinopharm, comme des milliers d’autres Péruviens. Ce que l’université en charge de l’essai a démenti.

Cette révélation a provoqué un tollé, entraînant la démission de la ministre de la Santé, Pilar Mazzetti, vendredi. Et selon des médias péruviens, une enquête préliminaire a été ouverte par le procureur de la République.

Contrairement à d’autres pays, dont les présidents, ministres ou fonctionnaires se sont fait vacciner pour donner l’exemple, au Pérou, les critiques visent des membres du gouvernement qui ont reçu le vaccin en toute discrétion et avant même le lancement de la campagne officielle de vaccination.

– “Bénéfice personnel” –

“Il n’est pas possible qu’en pleine crise, on utilise une charge publique pour du bénéfice personnel”, a déclaré la présidente du Congrès Mirtha Vasquez, qui a appelé à l’ouverture d’une enquête et à des sanctions.

Selon les médias péruviens, de nombreux responsables et fonctionnaires pourraient avoir été vaccinés de manière anticipée, Sinopharm ayant fourni, outre les doses prévues pour l’essai clinique, 2.000 doses supplémentaires destinées aux personnels en charge de l’essai et aux membres du gouvernement péruvien.

Ces spéculations ont amené dimanche plusieurs personnalités politiques à démentir publiquement avoir été vaccinées.

La campagne de vaccination a démarré mardi au Pérou et est pour l’instant destinée aux personnels de santé.

Le président Sagasti, 76 ans, a reçu mardi une injection en public et, à cette occasion, a encouragé les Péruviens à se faire vacciner.

Il n’existe toutefois pas encore de calendrier de vaccination pour la population générale, le Pérou n’ayant pour l’instant reçu qu’un million de doses du vaccin chinois Sinopharm.

Selon les derniers chiffres, le Pérou a enregistré 43.703 décès du Covid-19 pour 1,23 million de cas confirmés.

Le système hospitalier péruvien est saturé avec 14.230 malades du Covid-19 hospitalisés et une pénurie de l’oxygène à usage médical, qui contraint des centaines de Péruviens à faire la queue pour en obtenir pour un proche malade.