Matteo Salvini qualifie Emmanuel Macron de « fou » et l’accuse de pousser l’Europe vers la guerre avec la Russie
Milan, vendredi – Matteo Salvini, dirigeant italien d’extrême-droite et numéro deux du gouvernement ultraconservateur, a une nouvelle fois attaqué verbalement le président français Emmanuel Macron, le qualifiant de « fou » et l’accusant de pousser l’Europe vers un conflit armé avec la Russie. Ces déclarations, rapportées par l’agence de presse italienne Ansa, ont été faites lors d’un déplacement à Milan, où Salvini a réitéré son opposition farouche à la politique européenne soutenue par Macron en faveur de l’Ukraine.
Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022, Salvini s’est positionné en faveur d’une réduction de l’aide militaire italienne à Kiev, tout en cherchant à minimiser les liens passés entre son parti, La Ligue, et le parti Russie unie de Vladimir Poutine. Le leader italien, connu pour ses positions pro-russes, a souvent critiqué les initiatives européennes menées par Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qu’il accuse de bellicisme.
« Un fou à Bruxelles et à Paris »
Lors de son discours à Milan, Salvini a déclaré : « Zelensky demande la paix, Trump œuvre pour la paix, Poutine veut la paix », avant d’ajouter : « À Bruxelles et à Paris, il y a un fou. » Ces propos visent directement Emmanuel Macron, qui a récemment évoqué la possibilité de mettre en place un « parapluie nucléaire » européen, en s’appuyant sur la force de dissuasion française. Le président français a précisé jeudi qu’il se donnait jusqu’à « la fin du semestre » pour explorer de nouvelles coopérations en matière de défense au sein de l’Union européenne.
Pour Salvini, ces propositions sont inacceptables. « Si l’Italie veut investir dans sa sécurité nationale, elle n’acceptera jamais une armée européenne commandée par ce fou de Macron qui parle de guerre nucléaire », a-t-il affirmé. Le leader de La Ligue a également suggéré que Macron, en fin de mandat, cherche désespérément à laisser une marque dans l’histoire. « Mais qu’il ne le fasse pas à nos dépens ni à ceux de nos enfants », a-t-il ajouté.
Une opposition systématique à la ligne pro-ukrainienne
Matteo Salvini s’est systématiquement opposé à la politique pro-ukrainienne du gouvernement italien, dirigé par Giorgia Meloni, dont la formation politique, Fratelli d’Italia, est plus alignée sur les positions atlantistes. Cette divergence a créé des tensions au sein de la coalition au pouvoir en Italie, où Salvini continue de défendre des positions pro-russes, en dépit des critiques internationales.
Admirateur de longue date de Vladimir Poutine, Salvini avait signé en 2017 un accord de coopération entre La Ligue et le parti Russie unie. Bien qu’il ait tenté de distancer son parti de ces liens depuis le début de la guerre en Ukraine, ses déclarations récurrentes en faveur de Moscou continuent de susciter la controverse.
Un précédent entre Macron et Salvini
Ce n’est pas la première fois que Salvini s’en prend à Emmanuel Macron. L’an dernier, il avait déjà traité le président français de « fou » après que ce dernier avait évoqué l’envoi potentiel de troupes européennes en Ukraine, lui conseillant de « se faire soigner ». Ces attaques verbales reflètent les profondes divisions au sein de l’Europe sur la manière de gérer le conflit ukrainien et les relations avec la Russie.
Alors que l’Union européenne cherche à maintenir son unité face à l’agression russe, les déclarations de Salvini rappellent que certains leaders politiques continuent de prôner une approche plus conciliante envers Moscou, au risque de fragiliser la position européenne sur la scène internationale.
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