19/03/2024

Algérie24.net

Les News en toute liberté sans buzz

L’Onu pointe du doigt l’ingérence des puissances étrangères en Libye

NEW YORK (Reuters) – Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a dénoncé mercredi devant le Conseil de sécurité l’engagement sans précédent de puissances étrangères dans le conflit en Libye.

« Le conflit est entré dans une nouvelle phase avec une ingérence étrangère qui atteint des niveaux sans précédent, notamment par la fourniture d’équipements sophistiqués et le nombre de mercenaires impliqués dans les combats », a expliqué Antonio Guterres.

La Libye est plongée dans le chaos depuis la révolution de 2011 qui a conduit à la chute de Mouammar Kadhafi. Depuis six ans, le pays est coupé en deux, avec à l’ouest le gouvernement d’entente nationale (GEN) reconnu par la communauté internationale et à l’est les forces rassemblées autour de Khalifa Haftar.

Le GEN bénéficie de l’appui militaire de la Turquie tandis que le maréchal Haftar est appuyé par l’Egypte, les Emirats arabes unis et la Russie.

Le groupe de sécurité russe Wagner a jusqu’à 1.200 hommes en Libye, selon un rapport confidentiel transmis en mai au comité de sanctions des Nations unies sur la Libye, pays soumis à un embargo international sur les armes.

Depuis l’échec en mai dernier d’une offensive des forces de Haftar pour s’emparer de Tripoli, les belligérants regroupent leurs forces autour de plusieurs lignes de front entre Misrata et Syrte. L’Egypte a averti que toute offensive du GEN visant à s’emparer de Syrte pourrait inciter son armée à intervenir directement en Libye.

« Nous sommes très préoccupés par le déploiement militaire alarmant autour de cette ville, et le haut degré d’ingérence étrangère directe en violation de l’embargo sur les armes, des résolutions du Conseil de sécurité et des engagements pris à la conférence de Berlin (en janvier) », a insisté Antonio Guterres.

Entre avril et juin 2020, la mission de l’Onu en Libye a comptabilisé au moins 102 morts et 254 blessés parmi les civils, soit une hausse de 172% par rapport au premier trimestre. L’Onu a également recensé une vingtaine d’attaques contre des hôpitaux, des ambulances et du personnel médical.