Dans un rapport confidentiel présenté aux États membres ce vendredi, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a révélé que l’Iran multiplie les efforts pour enrichir de l’uranium à des niveaux proches de ceux nécessaires à la fabrication d’armes nucléaires. Le site de Fordo, déjà connu pour son rôle central dans le programme nucléaire iranien, est à l’épicentre de cette escalade.
Le directeur général de l’AIEA, Rafael Grossi, a mis en garde contre cette montée en puissance, soulignant que l’Iran augmente considérablement ses capacités de production d’uranium enrichi.
Des chiffres préoccupants
Le rapport indique que l’Iran a commencé à injecter du gaz hexafluorure d’uranium enrichi à 20 % dans des cascades de centrifugeuses avancées IR-6, atteignant une pureté de 60 %, un niveau critique proche des 90 % requis pour la fabrication d’armes nucléaires.
La production mensuelle au site de Fordo dépasse désormais 34 kilogrammes d’uranium enrichi à 60 %, un volume bien supérieur à celui des mois précédents. Cela représente une capacité qui pourrait permettre à l’Iran, théoriquement, de franchir rapidement le seuil nécessaire pour une bombe nucléaire si la décision était prise.
L’échec des tentatives diplomatiques
Rafael Grossi avait auparavant salué une promesse iranienne visant à limiter les stocks d’uranium enrichi à 60 % pour apaiser les tensions diplomatiques. Cependant, cet engagement n’a pas été respecté, et l’Iran a depuis intensifié son enrichissement.
Les diplomates occidentaux estiment que cette accélération marque un tournant, alors que les discussions autour du JCPOA (accord nucléaire de 2015) restent dans l’impasse. L’Iran justifie ses actions en invoquant des usages civils, mais les experts et les puissances occidentales affirment qu’il n’existe aucune justification civile à un enrichissement à ce niveau.
Une capacité nucléaire inquiétante
Selon l’AIEA, l’Iran dispose désormais d’assez de matière enrichie à 60 % pour produire quatre armes nucléaires, sous réserve d’une augmentation du niveau de pureté à 90 %. Même si l’enrichissement final et la fabrication d’une ogive opérationnelle nécessitent encore du temps et des moyens techniques, la possession de ces stocks place l’Iran à un stade critique.
En outre, les rapports montrent que l’Iran produit également de grandes quantités d’uranium faiblement enrichi, suffisant pour constituer une base solide de fabrication si la décision était prise.
Un avertissement aux puissances occidentales
Les États-Unis, l’Union européenne et Israël ont exprimé leurs inquiétudes face à ces avancées. Les puissances occidentales soulignent que tout pays ayant atteint ces niveaux d’enrichissement a pu développer des armes nucléaires, ce que l’Iran continue de nier vouloir faire.
Israël, en particulier, a répété qu’il n’accepterait pas que l’Iran devienne une puissance nucléaire et pourrait envisager des mesures préventives si les progrès de l’Iran se poursuivent.
La course accélérée de l’Iran vers une capacité nucléaire militaire soulève des questions cruciales sur l’avenir de la sécurité régionale et internationale. Alors que les efforts diplomatiques semblent avoir échoué et que l’enrichissement se poursuit à un rythme effréné, les tensions risquent de s’intensifier, avec une éventuelle escalade militaire. Une réponse concertée des grandes puissances est indispensable pour éviter une crise majeure.
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