Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a récemment exprimé ses ambitions géopolitiques dans un discours provocateur. Il a réaffirmé la volonté d’Israël de maintenir un contrôle total sur le Golan et a annoncé la poursuite d’une stratégie d’affrontement avec ce qu’il appelle « l’Axe du Mal ». Ce discours suscite de vives réactions au niveau international.
« Le Golan restera israélien à jamais » : la vision territoriale de Netanyahou
Dans une déclaration choc, Benjamin Netanyahou a affirmé que le plateau du Golan, occupé par Israël depuis la guerre des Six Jours de 1967, restera « pour toujours israélien ». Cette déclaration intervient alors que l’armée israélienne a pris le contrôle de la zone tampon du Golan, une zone théoriquement neutre et démilitarisée, selon les termes de l’accord de désengagement de 1974 signé entre Israël et la Syrie.
Netanyahou a justifié cette initiative en déclarant que la maîtrise du Golan était cruciale pour la sécurité d’Israël. « Tout le monde comprend désormais l’importance stratégique de notre contrôle sur le Golan », a-t-il affirmé, tout en assurant qu’il avait donné des ordres directs à l’armée israélienne pour sécuriser cette région face à toute « menace extérieure ».
Ce positionnement s’inscrit dans la continuité de la politique israélienne de fait accompli. Israël avait annexé le Golan en 1981, une annexion que la communauté internationale, à l’exception des États-Unis, n’a jamais reconnue. La volonté de Netanyahou de pérenniser la souveraineté israélienne sur cette région stratégique représente un défi pour les résolutions de l’ONU et les appels internationaux au retrait d’Israël.
La vision sécuritaire et militaire de Netanyahou
Au-delà de ses ambitions territoriales, Benjamin Netanyahou a exprimé sa vision sécuritaire globale, qu’il résume par la volonté de « démanteler l’Axe du Mal ». Cette expression, couramment utilisée dans le discours israélien, fait référence aux forces hostiles à Israël, principalement l’Iran, le Hezbollah au Liban, et le Hamas en Palestine.
Netanyahou a déclaré avec fierté que « les brigades du Hamas ont été détruites », évoquant les récentes offensives militaires israéliennes à Gaza. Il a également affirmé que « le Hezbollah a été frappé au Liban », sans préciser la nature des opérations ou des cibles touchées. Plus surprenant encore, il a annoncé la mort du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, une information non confirmée par d’autres sources.
Ces déclarations visent à renforcer l’image d’Israël comme une « force dominante » au Moyen-Orient. Pour Netanyahou, ces actions militaires témoignent de la capacité d’Israël à remodeler l’équilibre des pouvoirs régionaux. « Nous changeons le Moyen-Orient et nous consolidons notre position comme une puissance centrale dans la région », a-t-il affirmé.
Ce type de discours martial, axé sur la démonstration de force, s’inscrit dans la stratégie israélienne de dissuasion. Cependant, il risque d’exacerber les tensions avec les pays voisins et de renforcer l’hostilité de l’opinion publique arabe et internationale contre Israël.
L’effondrement du régime de Bachar al-Assad : une « nouvelle ère » selon pour le sioniste Netanyahou
L’un des points les plus marquants du discours de Benjamin Netanyahou concerne l’effondrement du régime de Bachar al-Assad. Le Premier ministre israélien a déclaré que « le régime d’Assad s’est effondré après 54 ans de règne », un événement qu’il a qualifié de « nouveau chapitre dans l’histoire du Moyen-Orient ».
La chute d’Assad pourrait redistribuer les cartes dans la région. Le départ de Bachar al-Assad, qui bénéficiait du soutien de l’Iran et de la Russie, laisse un vide politique en Syrie. Netanyahou voit cette situation comme une opportunité stratégique pour Israël d’accroître son influence, notamment en renforçant son contrôle sur le Golan.
Cependant, l’effondrement d’Assad pourrait également ouvrir la voie à l’installation de groupes armés, notamment des milices, dans les régions frontalières. C’est sans doute pour cette raison que l’armée israélienne a pris l’initiative de sécuriser la zone tampon. Mais cette décision, en violation de l’accord de désengagement de 1974, pourrait entraîner des frictions diplomatiques avec l’ONU et d’autres acteurs internationaux.
Les répercussions sur le plan régional et international
Le discours de Benjamin Netanyahou sur le Golan, l’Axe du Mal et l’effondrement d’Assad a eu des échos immédiats au niveau international.
- Réactions de l’ONU : L’ONU a réaffirmé son attachement à l’accord de 1974 sur la zone tampon du Golan. La Force des Nations Unies chargée d’observer le désengagement (FNUOD) a critiqué l’incursion israélienne, affirmant qu’elle constituait une violation de l’accord.
- Réactions des États-Unis : Washington, qui avait reconnu la souveraineté d’Israël sur le Golan sous l’administration Trump, n’a pour l’instant pas réagi de manière officielle. Cependant, l’administration Biden a exprimé à plusieurs reprises sa volonté de rétablir une diplomatie plus respectueuse des normes internationales.
- Réactions du monde arabe : Les pays arabes, en particulier le Liban et la Syrie, ont dénoncé les propos de Netanyahou, accusant Israël de vouloir « légitimer l’occupation » du Golan. Le Hezbollah a notamment rejeté les affirmations de Netanyahou sur la prétendue mort de son chef, Hassan Nasrallah.
- Réactions en Israël : Le discours de Netanyahou a reçu un soutien mitigé au sein de la société israélienne. Les partisans du Premier ministre voient dans ces actions la preuve d’une « Israël forte » face à ses ennemis. Cependant, ses détracteurs critiquent une politique trop belliqueuse qui pourrait isoler davantage Israël sur la scène internationale.
Un risque de confrontation militaire accrue
La vision de Netanyahou repose sur une stratégie de confrontation directe avec les acteurs qu’il considère comme des ennemis d’Israël. Le discours guerrier et les actions militaires sur le terrain pourraient entraîner des représailles de la part du Hezbollah, du Hamas ou des milices actives en Syrie.
L’annexion de facto du Golan et la prise de contrôle de la zone tampon ouvrent la voie à une escalade militaire. De plus, la chute d’Assad peut engendrer de nouvelles instabilités en Syrie, créant un espace de repli pour des groupes armés anti-israéliens.
Dans ce contexte, l’ONU et les grandes puissances, comme les États-Unis et la Russie, pourraient être contraintes d’intervenir diplomatiquement pour éviter une explosion de violence dans la région.
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