23/11/2024

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Le Japon devrait adopter une attitude “plus humble” vis-à-vis de l’Histoire, selon le président sud-coréen Moon Jae-in

Séoul (AFP) – Le Japon devrait adopter une attitude “plus humble” vis-à-vis de l’Histoire, a déclaré jeudi le président sud-coréen Moon Jae-in, alors que les relations entre les deux alliés de Washington demeurent plombées par les contentieux historiques et territoriaux.

Ces différends sont essentiellement un héritage de la brutale occupation de la péninsule coréenne par le Japon, entre 1910 et 1945.

“Je crois que le gouvernement japonais devrait adopter une attitude plus humble (…) mais les hommes politiques japonais politisent le sujet”, a déploré le président sud-coréen lors d’une conférence de presse.

Actuellement, les disputes se focalisent essentiellement sur la question des “femmes de réconfort” -ces Coréennes qui furent contraintes de travailler pendant la Seconde Guerre mondiale dans les bordels de l’armée impériale japonaise- et celle de la main d’oeuvre coréenne qui fut soumise au travail forcé dans l’archipel. Mais les contentieux portent aussi sur des îles disputées actuellement contrôlées par Séoul.

La semaine dernière, un tribunal sud-coréen a autorisé la saisie de biens appartenant à Nippon Steel & Sumitomo Metal, en réponse au fait que la société japonaise, qui avait été condamnée par une autre juridiction sud-coréenne à dédommager d’anciens ouvriers soumis aux travaux forcés, n’ait pas versé ces compensations.

Mercredi, le Japon a jugé cette décision “extrêmement regrettable” et convoqué l’ambassadeur de Corée du Sud.

D’après les données sud-coréennes, environ 780.000 Coréens ont été victimes de travail forcé durant l’occupation japonaise de 1910 à 1945, des chiffres qui ne comprennent pas les femmes enrôlées de force dans les bordels de l’armée.

Le Japon considère que la question des dédommagements liés à la guerre a été réglée par le traité de 1965 qui avait rétabli les relations diplomatiques entre Séoul et Tokyo et prévoyait des réparations de l’ordre de 700 millions d’euros et des prêts préférentiels.

Pour Tokyo, les décisions judiciaires sud-coréennes condamnant les entreprises japonaises à des dédommagements sont autant de violations du droit international.

M. Moon a déclaré jeudi que nombre de ses compatriotes considéraient que le traité de 1965 n’avait pas réglé tous les contentieux pour les victimes. “Nous devons respecter la décision du tribunal”, a-t-il dit aux journalistes.