25/04/2024

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Israël procède à la démolition de maisons palestiniennes près de Jérusalem

SOUR BAHER (Territoires palestiniens) (AFP) – Israël a détruit lundi des logements de Palestiniens qu’il juge illégaux au sud de Jérusalem, à proximité de la barrière de séparation isolant la Ville sainte de la Cisjordanie occupée, une opération condamnée par les Palestiniens, l’ONU et les Européens.

Résidents et militants ont été évacués et la presse tenue à distance pendant que les crans d’acier des pelleteuses dévoraient plusieurs immeubles à Sour Baher, quartier à cheval entre Jérusalem et la Cisjordanie, territoire palestinien occupé depuis 1967 par Israël.

« Je veux mourir ici », criait un homme, après avoir été évacué de force.

Un immeuble inachevé de huit étages a également été partiellement détruit à l’explosif, ont constaté les journalistes de l’AFP.

Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), 10 bâtiments, dont la plupart sont encore en construction sont concernés par l’opération israélienne de démolition. Environ 350 personnes sont impactées et 17 autres seront déplacées selon l’Ocha.

« Même s’ils démolissent toutes les maisons, nous resterons dans la rue », a déclaré à l’AFP, Akram Zawahra, propriétaire d’une maison détruite.

Israël affirme que les immeubles visés ont été construits très près de la « barrière de sécurité » dont il a commencé la construction en 2002, pendant les violences de la seconde Intifada (soulèvement palestinien), pour se protéger des attaques venues de Cisjordanie occupée. Israël a établi une zone tampon de 100 à 300 mètres autour de la barrière de séparation, selon l’Ocha.

Les Palestiniens accusent de leur côté Israël d’utiliser la sécurité comme prétexte pour les contraindre à abandonner la zone et qualifient cette barrière constituée de barbelés, clôtures électroniques et murs de béton atteignant jusqu’à neuf mètres de haut, de « mur de l’apartheid ».

A terme, cet ouvrage jugé illégal par la Cour internationale de justice (CIJ), doit atteindre 712 km de long. Son tracé se trouve à 85% en Cisjordanie occupée et isole 9,4% du territoire palestinien, selon l’ONU.

– Risque pour la sécurité –

Le président palestinien Mahmoud Abbas a condamné ces démolitions comme « une dangereuse escalade contre le peuple palestinien sans défense ».

« Cette opération est destinée à couper Jérusalem de Bethléem » dans le sud de la Cisjordanie, a affirmé Walid Assaf, ministre palestinien chargé de la surveillance des colonies israéliennes.

« Les structures ont été construites illégalement près de la barrière de sécurité et constituent un risque pour les vies des civils et des forces de sécurité », a tweeté de son côté le ministre israélien de la Sécurité publique Gilad Erdan, citant une décision de la Cour suprême. Il a ajouté que la démolition de l’ensemble des bâtiments aurait lieu la même journée.

Ofir Gendelman, porte-parole en arabe du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a justifié sur Twitter ces démolitions au regard des « centaines d’incidents sécuritaires et des milliers de tentatives de Palestiniens de s’infiltrer » sur le territoire israélien, « certains pour commettre des opérations terroristes ».

Depuis 1967, Israël occupe la Cisjordanie et Jérusalem-Est, qui a par la suite été annexée, une décision jamais été reconnue par la communauté internationale.