18/12/2024

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Intensification des bombardements israéliens en Syrie : Plus de 100 raids aériens en une journée

L’armée israélienne a mené une série de bombardements massifs en Syrie, ciblant plusieurs installations militaires stratégiques, notamment des bases aériennes, des entrepôts d’armement et des sites de défense antiaérienne. Cette opération, qui a atteint un niveau d’intensité inédit, suscite l’inquiétude des observateurs internationaux.

Des frappes d’une intensité inédite : plus de 100 raids en une journée

La journée de lundi a été marquée par une escalade sans précédent des frappes israéliennes sur le territoire syrien. Selon des sources syriennes et des rapports de l’agence Reuters, l’aviation israélienne a lancé plus de 100 raids aériens en l’espace de quelques heures. Les cibles se trouvent dans différentes régions stratégiques, notamment la capitale Damas, le gouvernorat de Rif Dimachq, la province de Deraa et la ville côtière de Lattaquié.

Des explosions massives ont été entendues à Damas, où des plateformes locales et des vidéos partagées sur les réseaux sociaux ont montré des boules de feu illuminant le ciel de la capitale syrienne. Les explosions ont également touché les quartiers environnants, créant un climat de peur et d’incertitude parmi les civils.

Des cibles militaires stratégiques sous le feu israélien

Les frappes israéliennes ont principalement visé des installations militaires syriennes, ce qui témoigne d’une volonté de neutraliser les infrastructures stratégiques de l’armée syrienne.

  1. Destruction de bases aériennes
    • Base militaire d’Aqraba (Rif Dimachq) : Quatre raids aériens ont ciblé l’aéroport des hélicoptères d’Aqraba, selon les informations de la chaîne Al-Jazeera. Cette base militaire abrite une importante infrastructure de soutien logistique pour les opérations héliportées de l’armée syrienne.
    • Aéroport militaire de Mezzeh (Damas) : Ce site stratégique, l’un des plus importants pour les forces aériennes syriennes, a été la cible de plusieurs frappes. Des dizaines de hélicoptères et d’avions de chasse auraient été détruits sur le tarmac, selon des rapports locaux. La perte de ces aéronefs représente un coup dur pour les capacités de projection militaire du régime syrien.
  2. Sites de défense aérienne
    • Kati’bat al-Difa’ al-Jawwi (Maaloula, Rif Dimachq) : Un site de défense aérienne de l’armée syrienne a été la cible d’une frappe précise dans la région de Maaloula. Ce type de cible montre la volonté d’Israël de neutraliser les systèmes de défense sol-air syriens, réduisant la capacité de la Syrie à riposter aux frappes aériennes.
    • Site de défense à Lattaquié : Les médias syriens ont rapporté une frappe contre une installation de défense aérienne à proximité du port stratégique de Lattaquié, sur la côte méditerranéenne. La proximité de ce site avec le port, essentiel pour les importations syriennes, pourrait également avoir des répercussions sur l’économie du pays.
  3. Entrepôts d’armes et bases du régime
    • Division 132 (Deraa, sud de la Syrie) : L’armée israélienne a frappé le siège de la division 132 de l’armée syrienne à Deraa. Ce site abrite des dépôts d’armes stratégiques, selon des sources militaires syriennes. L’attaque a visé la majorité des stocks d’armes, y compris les missiles et les munitions de précision.
    • Division 105 de la Garde républicaine (Ouest de Damas) : Les positions de la division 105, affiliée à la Garde républicaine, ont également été ciblées, marquant une intensification de la pression sur les unités d’élite du régime.
  4. Centres de recherche militaire
    • Centre de recherches scientifiques de Barzeh (Damas) : Ce centre de recherche, qui aurait joué un rôle dans le développement d’armes stratégiques syriennes, a également été bombardé. Ce type de frappe s’inscrit dans la logique israélienne de neutralisation des infrastructures susceptibles de renforcer la capacité militaire syrienne.

Israël revendique la légitimité des frappes et renforce ses positions en Syrie

Contrairement aux frappes discrètes habituellement menées par Israël, cette offensive a été assumée de manière publique. Des déclarations des responsables militaires israéliens, relayées par la radio de l’armée israélienne, confirment que l’aviation israélienne a élargi son contrôle sur le « faisceau » frontalier de la zone tampon du côté syrien, consolidant ses positions sur le terrain.

Un officier militaire israélien, cité par la radio de l’armée, a déclaré que « l’aviation israélienne a lancé une campagne de frappes pour détruire les dépôts d’armes et les batteries de défense aérienne en Syrie ». Les experts estiment que cette série de frappes pourrait avoir pour objectif d’affaiblir l’arsenal militaire de la Syrie et d’empêcher la transmission d’armes à des groupes alliés de l’Iran, comme le Hezbollah libanais.

Cette opération militaire israélienne s’inscrit dans une logique de « frappe préventive », une stratégie qu’Israël justifie souvent par la « menace stratégique » que représentent les arsenaux syriens et les milices pro-iraniennes opérant sur le sol syrien.

Contexte : la chute du régime de Bachar al-Assad

Ces frappes surviennent dans un contexte de chute du régime de Bachar al-Assad, signalée par des sources syriennes dimanche matin. La chute de ce régime, après 54 ans de pouvoir, a déclenché un désordre politique et militaire en Syrie. Cette situation a poussé Israël à agir rapidement pour sécuriser ses frontières et affaiblir les forces susceptibles de combler le vide de pouvoir laissé par la disparition d’Assad.

La chute d’Assad a ouvert la voie à des mouvements armés d’opposition qui se sont emparés de certaines zones stratégiques. L’armée israélienne craint que ces mouvements, potentiellement liés à des milices pro-iraniennes, ne profitent du chaos pour renforcer leur présence près des frontières israéliennes.

Les réactions internationales

  1. Réactions syriennes
    Le gouvernement syrien a dénoncé les frappes israéliennes, qualifiant ces actions d’« agression flagrante » et d’« atteinte à la souveraineté nationale ». Les autorités syriennes appellent la communauté internationale à condamner Israël et à faire respecter les résolutions de l’ONU relatives au respect des frontières de 1967.
  2. Réactions internationales
    Les Nations Unies ont exprimé leur inquiétude face à l’escalade militaire en Syrie, mais n’ont pas encore pris de mesures concrètes. La Russie, qui dispose d’une présence militaire en Syrie, pourrait réagir dans les jours à venir, car l’une des zones touchées, la base de Lattaquié, se trouve à proximité de ses installations navales.
  3. Réactions israéliennes
    Les dirigeants israéliens, dont le Premier ministre Benjamin Netanyahou, ont justifié les frappes par la nécessité de protéger la sécurité d’Israël. Ce dernier a déclaré que « la sécurité d’Israël passe par un contrôle total du Golan et de la zone tampon », mettant en avant l’importance de prévenir l’installation de milices hostiles dans les zones proches de la frontière.

Vers une escalade militaire ?

Ces frappes israéliennes massives en Syrie marquent un tournant dans le conflit régional. L’ampleur des destructions (plus de 100 raids en une seule journée) et la multiplication des cibles stratégiques révèlent une nouvelle phase de la guerre entre Israël et ses rivaux régionaux.

La chute du régime de Bachar al-Assad, combinée à la perte de contrôle des forces syriennes sur le terrain, a ouvert une nouvelle ère d’incertitude. Israël semble vouloir capitaliser sur ce vide de pouvoir pour consolider sa position stratégique, notamment au Golan et dans la zone tampon.

La question cruciale est de savoir si cette intensification des frappes israéliennes se limitera à des actions de « frappe préventive » ou si elle s’inscrira dans une stratégie d’occupation à long terme. Le silence de la communauté internationale face à ces événements ne fait qu’aggraver les craintes d’un embrasement de la région.