26/04/2024

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Incendies en Algérie : des dizaines de condamnés à mort pour lynchage

Djamel ben Smaïl

BBC- Un tribunal algérien a condamné à mort 49 personnes après avoir été reconnues coupables du lynchage d’un homme soupçonné à tort d’avoir déclenché des incendies de forêt l’année dernière, a indiqué l’agence de presse officielle.

Les peines sont susceptibles d’être réduites à la prison à vie car il y a un moratoire sur les exécutions.

En 2021, l’Algérie a connu les pires incendies de l’histoire du pays, avec de multiples incendies tuant 90 personnes.

La victime du lynchage, Djamel Ben Ismail, était partie aider à combattre les incendies.

Après que les incendies se sont déclarés en août de l’année dernière, l’homme de 38 ans a tweeté qu’il parcourrait plus de 320 km (200 miles) depuis son domicile pour « aider nos amis » à lutter contre les incendies dans la région de Kabylie, à l’est de la la capitale Alger, qui a été la région la plus touchée.

Peu de temps après son arrivée, les habitants l’ont faussement accusé d’avoir lui-même allumé des incendies.

Le 11 août, des images photographiques ont commencé à circuler montrant prétendument que Ben Ismail était attaqué. Les gens l’ont torturé et brûlé avant d’emmener son corps sur la place du village.

Les vidéos ont provoqué l’indignation nationale.

Le frère de M. Ben Ismail a exhorté les utilisateurs des médias sociaux à supprimer les images de l’attaque. Sa mère, dit-il, ne savait toujours pas comment son fils était mort.

Son père, Noureddine Ben Ismail, s’est dit « dévasté ». « Mon fils est parti aider ses frères de Kabylie, une région qu’il aime. Ils l’ont brûlé vif », raconte-t-il.

L’agence de presse AFP rapporte que les appels du père au calme et à la « fraternité » ont été salués par les Algériens.

Les incendies se sont produits dans des conditions sèches et à des températures très élevées, mais les autorités ont également blâmé les « criminels » pour les incendies.

Le tribunal a condamné 28 autres personnes à des peines comprises entre deux et dix ans pour d’autres délits liés au lynchage, a rapporté l’AFP citant l’agence de presse d’État.