ADDIS ABEBA/NEW YORK (Reuters) – Une analyse non publiée réalisée par des agences des Nations Unies et des groupes d’aide estime que quelque 350.000 personnes sont en situation de famine dans la région éthiopienne du Tigré, déchirée par le conflit, selon un document interne des Nations Unies consulté par Reuters mercredi.
Le gouvernement éthiopien conteste l’analyse de la classification intégrée de la phase de sécurité alimentaire (IPC), selon les notes d’une réunion tenue lundi par le Comité permanent interorganisations (CPI ou IASC) – composé des responsables d’au moins 18 organisations onusiennes et non onusiennes.
La famine a été déclarée deux fois au cours de la dernière décennie – en Somalie en 2011 et au Soudan du Sud en 2017, selon l’IPC. Les agences de l’Onu, les groupes d’aide, les gouvernements et les autres parties concernées utilisent l’IPC pour travailler ensemble afin de déterminer une situation.
“En ce qui concerne le risque de famine, il a été noté que les chiffres non publiés de l’analyse de l’IPC étaient contestés par le gouvernement éthiopien, notamment les 350.000 personnes estimées dans le Tigré comme étant dans des conditions de famine IPC 5”, indique le document.
Le document indique également que l’analyse a révélé que des millions d’autres personnes à travers le Tigré avaient besoin d’une aide alimentaire et agricole ainsi que de moyens de subsistance d’urgence pour éviter de glisser davantage vers la famine.
Un haut diplomate éthiopien en poste à New York, préférant conserver l’anonymat, a confirmé que le gouvernement contestait l’analyse, remettant en cause les méthodes d’enquête et accusant l’IPC de manquer de transparence et de ne pas avoir suffisamment consulté les autorités compétentes.
Les combats au Tigré ont éclaté en novembre entre les troupes gouvernementales et l’ancien parti au pouvoir dans la région, le Front de libération du peuple du Tigré. Des troupes de l’Erythrée voisine sont également entrées dans le conflit pour soutenir le gouvernement éthiopien.
Les violences au Tigré ont tué des milliers de personnes et forcé des centaines de milliers d’autres à quitter leur foyer dans cette région montagneuse de plus de 5 millions d’habitants.
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