Le président turc Recep Tayyip Erdogan a exprimé son espoir de voir l’avancée des forces de l’opposition syrienne se poursuivre « sans problèmes », tout en indiquant que leur objectif ultime est la capitale, Damas.
Dans une déclaration publique, Erdogan a précisé : « Idlib, Hama, Homs et, bien sûr, l’objectif est Damas… L’avancée des opposants se poursuit. Nous espérons que ce progrès continuera sans encombre. »
Des tensions persistantes avec Bachar al-Assad
Erdogan a également abordé ses tentatives infructueuses de dialogue avec le président syrien Bachar al-Assad, tentatives qui ont été soutenues par la médiation russe. Il a déclaré : « Je lui ai dit : viens, rencontrons-nous pour discuter de l’avenir de la Syrie ensemble. Mais je n’ai reçu aucune réponse positive de la part d’Assad. »
Ces propos reflètent les difficultés de la Turquie à établir un dialogue direct avec le régime syrien, malgré les pressions internationales.
Rencontre trilatérale à Doha
Dans le cadre des discussions sur l’avenir de la Syrie, le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, doit rencontrer ses homologues russe et iranien ce samedi à Doha, au Qatar. Cette réunion, organisée dans le cadre des pourparlers d’Astana, vise à coordonner les efforts des trois puissances régionales sur le dossier syrien.
Un contexte stratégique pour la Turquie
Avec une frontière de plus de 900 kilomètres avec la Syrie et l’accueil de 3 millions de réfugiés syriens, la Turquie joue un rôle central dans le conflit syrien. Les réfugiés syriens, qui représentent un enjeu humanitaire et économique majeur, sont également devenus une question politique intérieure en Turquie, souvent exploitée dans les débats publics.
Le soutien d’Ankara à l’opposition syrienne s’inscrit dans sa volonté d’assurer sa sécurité nationale tout en exerçant une influence sur l’avenir politique de la Syrie.
Progrès rapides de l’opposition syrienne
Depuis le 27 novembre, l’opposition syrienne a lancé une offensive majeure contre les forces du régime. En quelques jours, elle a capturé des positions stratégiques, notamment :
- La ville d’Alep le 29 novembre,
- La province d’Idlib,
- La ville de Hama,
- Et plus récemment, les villes de Rastan et Talbissé dans la province de Homs.
Ces succès renforcent leur ambition déclarée de renverser Bachar al-Assad et de rétablir leur contrôle sur des régions clés.
Un enjeu régional et international
Le soutien affiché d’Erdogan à l’opposition syrienne reflète les tensions régionales croissantes autour du conflit. Tandis que la Turquie appuie activement les opposants, la Russie et l’Iran restent des alliés indéfectibles du régime d’Assad.
Les prochaines discussions à Doha pourraient marquer un tournant dans la coordination des politiques des acteurs régionaux, mais la divergence des objectifs risque de compliquer davantage les négociations.
Le soutien affirmé de la Turquie à l’opposition syrienne, combiné à l’avancée rapide de cette dernière sur le terrain, pourrait redessiner les équilibres dans le conflit syrien. Alors que Damas reste l’objectif ultime pour les forces de l’opposition, l’impasse diplomatique entre Erdogan et Assad, ainsi que les divergences régionales, rendent l’issue de cette crise incertaine.
Donner votre avis
Des articles similaires
La fuite de Bachar Al-Assad vers la Russie et les millions de dollars transférés en secret
La politique d’Israël sur le Golan : défi aux résolutions internationales et escalade militaire
L’agression israélienne contre Gaza se poursuit : 15 martyrs dans l’assaut d’une école et aggravation de la crise des déplacés