28/03/2024

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Coronavirus: les Etats-Unis retient son souffle

Trump

New York (AFP) – Les Américains s’apprêtent à vivre l’une des « semaines les plus tristes de leur vie », ont mis en garde dimanche les autorités des Etats-Unis, où le nouveau coronavirus continue de semer la mort, particulièrement dans l’Etat de New York.

« La semaine prochaine sera un moment comme Pearl Harbor, comme le 11 septembre, sauf que ce ne sera pas localisé, ce sera dans tout le pays », a prévenu l’administrateur fédéral des services de santé publique, Jerome Adams sur la chaîne NBC.

« Ça va être une mauvaise semaine » avec une « escalade » des bilans macabres, a renchéri l’épidémiologiste Anthony Fauci, qui conseille la Maison Blanche dans la réponse à la crise. « Nous avons du mal à contrôler » la pandémie, a-t-il reconnu.

Malgré de strictes mesures de confinement, les Etats-Unis, qui abritent plus de 337.000 cas de Covid-19 et actualisent leur bilan dans une même journée, ont encore déploré plus de 1.200 morts au cours des dernières 24 heures, l’une des plus fortes hausses quotidiennes, et s’approchent désormais de la barre des 10.000 décès.

« Nous commençons à voir des lueurs » d’espoir, a toutefois estimé dans la soirée le vice-président Mike Pence qui a mentionné lors d’un point-presse à la Maison Blanche une apparente stabilisation des nouvelles infections.

Pour le président Donald Trump, cela n’est pas antinomique. « Nous savons tous que nous devons atteindre un certain seuil, qui va être horrible en terme de morts, pour que les choses commencent à changer », a-t-il dit.

Il y a en général un décalage de « deux à deux semaines et demie » entre le ralentissement du nombre de nouveaux cas et celui des décès, a ajouté le Dr Fauci, en appelant à ne pas relâcher la vigilance.

– « Sous tension » –

Epicentre de la pandémie, l’Etat de New York a enregistré à lui seul près de 600 morts sur une journée, un peu moins que les 630 décès recensés la veille, mais « il est encore trop tôt » pour en tirer des conclusions, a déclaré le gouverneur démocrate Andrew Cuomo.

L’Etat de New York est peut-être « très proche du pic » des contaminations ou bien « ce pic est peut-être un plateau et nous sommes dessus », a-t-il commenté, prudent.

En attendant, le système de santé de l’Etat est « sous tension » faute « d’équipements et de professionnels » en nombre suffisant, a-t-il martelé.

Donald Trump a annoncé samedi l’envoi d’un millier de médecins et infirmiers militaires à New York pour aider à faire face à l’afflux de patients.

Les 325 premiers arrivés dimanche ont été affectés aux hôpitaux publics de la ville de New York, où la situation est la plus critique, a précisé M. Cuomo.

Les autres seront envoyés dans un centre de conférences de Manhattan transformé par l’armée en un gigantesque hôpital de 2.500 lits, a précisé dimanche le ministre de la Défense Mark Esper.

Quant au navire-hôpital militaire the Comfort, qui est à quai dans le port de New York tout comme le Mercy à Los Angeles, il pourra finalement « être ouvert aux malades du Covid-19 si cela devient nécessaire », a-t-il ajouté.

– « Patchwork » –

Au-delà de New York, plusieurs Etats sont durement touchés, comme la Louisiane, l’Illinois ou le Michigan, dont les gouverneurs démocrates ont réclamé dimanche un plan fédéral pour harmoniser les mesures de prévention.

« Ne pas avoir de stratégie nationale pour l’ensemble du pays, mais un patchwork qui dépend des gouverneurs, crée à mon sens une situation poreuse pour le Covid-19 », a estimé la gouverneure du Michigan Gretchen Whitmer, alors que neuf Etats, du centre et du sud, n’ont pas adopté de mesures de confinement pour leur population.

« Le virus ne connaît pas les frontières », a ajouté le gouverneur de l’Illinois, Jay Pritzker. « C’est au gouvernement fédéral de dire à tous les gouverneurs de prendre des mesures de confinement », a-t-il ajouté en reprochant au président Trump d’avoir été « réticent » face à ces mesures coûteuses économiquement.

Ces neuf Etats, dont l’Iowa, l’Arkansas ou les deux Dakota, sont des gros producteurs de denrées alimentaires « et ils peinent à trouver les moyens pour continuer à nourrir le pays avec une population cloîtrée à la maison », a avancé le médecin en chef Jerome Adams.

« Mais je voudrais leur dire: donnez-nous un mois, une semaine, ce que vous pouvez ! », a-t-il plaidé. « Il y a une lumière au bout du tunnel, mais tout le monde doit jouer le jeu ».