26/04/2024

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Coronavirus : Le Brésil compte 180.000 morts

carte coronavirus

Le Brésil a dépassé vendredi le seuil des 180.000 morts du Covid-19, subissant de plein fouet la 2e vague, même si le président Jair Bolsonaro a évoqué la « toute fin » de la pandémie.

Le dernier bilan du ministère de la Santé fait état de 672 décès en 24 heures, pour un total de 180.437, dans le deuxième pays le plus endeuillé derrière les Etats-Unis.

Le nombre de contaminations reste également très élevé, avec 54.428 nouveaux cas, 6.836.227 depuis le début de la pandémie.

Les spécialistes craignent que le rythme des contaminations s’accélère encore avec les réunions familiales et amicales des fêtes de fin d’année, dans ce pays de 212 millions d’habitants qui s’apprête à entrer dans l’été austral avec des plages déjà bondées le week-end.

« La situation risque d’empirer avec l’été, parce que les personnes vont circuler davantage, sans aucun contrôle, la plupart des mesures de restriction ayant déjà été levées », explique à l’AFP Christovam Barcellos, chercheur à l’institut de référence Fiocruz.

Depuis le début de la pandémie, Jair Bolsonaro n’a cessé de minimiser le virus et de critiquer les restrictions imposées par les maires et les gouverneurs des Etats, au nom de la préservation de l’emploi.

Et pourtant, ces restrictions étaient pour la plupart beaucoup moins sévères qu’en Europe, très peu de villes ayant imposé un véritable confinement ou un couvre-feu, se limitant la plupart du temps à fermer certains commerces.

Jeudi, le président d’extrême droite a ignoré la deuxième vague en affirmant que le Brésil était « en toute fin de pandémie ».

« Le président se trompe, je ne sais pas d’où il sort cette idée. Les chiffres montrent le contraire », rétorque Christovam Barcellos.

– Nouvelles restrictions –

Après un plateau interminable à plus de 1.000 morts de juin à août, les courbes ont commencé à se creuser, avec moins de 400 décès quotidiens en moyenne à la mi-novembre, avant de repartir à la hausse ces dernières semaines.

« Les gens sortent de chez eux pour faire les achats de Noël et commencent déjà à sortir davantage au restaurant, avec notamment les repas de fin d’année des entreprises », dit José David Urbaez, de la Société brésilienne d’Infectiologie.

Certains Etats ont commencé à imposer de nouvelles restrictions.

Les bars de l’Etat de Sao Paulo, le plus peuplé et le plus touché par le virus, vont devoir fermer plus tôt, dès 20 heures.

Au Mato Grosso du Sud (centre-ouest), les autorités ont décrété un couvre-feu durant quinze jours à partir de lundi.

À Rio de Janeiro, la mairie a décidé d’autoriser les centres commerciaux à ouvrir 24 heures sur 24 pour éviter que les foules ne s’y concentrent pour les achats de Noël, mais peu d’entre eux se sont montrés disposés à changer leurs horaires, étant dans l’impossibilité de couvrir les frais de personnel, notamment pour la sécurité.

La seule nouvelle restriction notable à Rio est une interdiction de stationner près des plages les week-ends et les jours fériés.

– « Démobilisation » –

Dans sept des 27 capitales d’Etats brésiliens, l’occupation des lits de soins intensifs est supérieure à 90%.

Des chiffres « très préoccupants », causés selon Christovam Barcellos par une « démobilisation des services de santé » après le pic de la première vague. « Un grand nombre de professionnels de la santé ont été licenciés, des hôpitaux de campagne ont été démantelés », poursuit-il.

Pour José David Urbáez, la perspective d’un vaccin dans les prochaines mois ne doit pas être synonyme de relâchement des restrictions.

« On ne peut pas dire que nous sommes tranquilles parce que le vaccin est bientôt là, il vaudrait mieux dire: ‘Restez chez-vous, le vaccin arrive' ».

Le plan national d’immunisation de masse des Brésiliens a été fortement critiqué par les spécialistes et par les gouverneurs de plusieurs Etats.

Le Brésil dispose d’un savoir-faire mondialement reconnu en termes de vaccination, mais est miné par des rivalités politiques.

Le président Bolsonaro a tenté de discréditer à plusieurs reprises le « vaccin chinois » du laboratoire Sinovac, qui sera fabriqué par un institut public sous tutelle de l’Etat de Sao Paulo, gouverné par Joao Doria, un de ses rivaux potentiels pour la présidentielle de 2022.