28/03/2024

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Conseil de sécurité: l’Allemagne, l’Indonésie, l’Afrique du Sud rentrent au conseil de sécurité en 2019

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AFP – A compter du 1er janvier, cinq nouveaux pays entrent au Conseil de sécurité de l’ONU pour deux ans. Parmi eux, l’Allemagne, l’Indonésie, l’Afrique du Sud, trois puissances régionales. Reste à savoir si les consensus seront plus faciles avec des Etats-Unis de plus en plus imprévisibles.

La « star » du Conseil de sécurité (Nikki Haley) partie, la Maison Blanche entend la remplacer par une ex-journaliste, Heather Nauert, porte-parole du Département d’Etat.

« Un grand nombre de diplomates sont focalisés sur le changement d?ambassadrice américaine », indique à l’AFP Richard Gowan de l’Université de l’ONU. Plusieurs craignent que Heather Nauert « n’adopte une ligne « America First » plus dure que celle de Nikki Haley ».

« Unilatéraliste » et « isolationniste », « l’Amérique a largué les amarres », note un diplomate. Ce « durcissement américain » va faire « de l’ONU une cible privilégiée », craint-il.

En échec récurrent sur la Syrie, le Conseil de sécurité avait fait preuve d’unité en 2017 avec une triple série de sanctions contre la Corée du Nord. En 2018, la désunion a prédominé.

« Les échanges ont souvent été brutaux, on ne cherche même plus des consensus, plus personne ne s’écoute, les votes de procédure se multiplient, les positions sont polarisées », résume un autre diplomate. Fin 2018, à propos du Yémen, le Conseil a vu les Etats-Unis menacer d’un veto un texte de son plus proche allié en principe, le Royaume Uni, un évènement inouï, traumatisant pour Londres, rapporte un ambassadeur du Conseil sous anonymat.

En public, le ton est parfois acerbe. « Il n’y a pas de recherche de compromis », « ce n’est pas la première fois qu’on nous dit « c’est à prendre ou à laisser » », a ainsi dénoncé le Russe Vassily Nebenzia lors d’une session sur la Centrafrique.

Le 21 décembre, la Bolivie, membre non-permanent sortant, a aussi laissé éclater sa colère. « Nous exigeons d’être pris en considération », a lancé ce pays, critiquant un « manque de transparence et de respect » lors de négociations chaotiques sur l’envoi d’observateurs sur le sol yéménite.

Pour Moscou, les maux du Conseil sont à imputer « aux plumes, monopolisées par la troïka », autrement dit les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la France à qui revient par tradition et intérêt nombre de résolutions à rédiger sur les conflits dans le monde.

Qu’en sera-t-il de l’harmonie avec l’Allemagne, l’Afrique du Sud – deux candidats à très long terme à un siège de membre permanent – ou l’Indonésie, accompagnées de la Belgique et de la République dominicaine? Ces pays succéderont à la Suède, au Kazakhstan, à l’Ethiopie, aux Pays-Bas et à la Bolivie.

– « Membres élus » –

Avec quelque 100.000 Casques bleus sur le terrain, l’ONU reste confrontée à des défis majeurs. Comment pousser à la paix avec un Conseil que le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, trouve « plus divisé que jamais »?

Réunions publiques ou à huis clos, c’est du pareil au même pour les divisions, déplore, dépité, un diplomate suédois sur le départ.

Pour la première fois, les cinq nouveaux arrivants se sont entendus avec les cinq autres membres non-permanents du Conseil (Pologne, Pérou, Koweït, Guinée équatoriale et Côte d’Ivoire) pour se partager des présidences de comités et en présenter la liste au « P5 », le groupe des cinq permanents (Etats-Unis, Russie, Chine, France et Royaume Uni).