25/04/2024

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Algérie: l’armée oppose une fin de non-recevoir aux revendications de la quasi-totalité des algériens

Alger (AFP) – Le chef d’état-major de l’armée algérienne a opposé mardi une fin de non-recevoir aux revendications des manifestants en Algérie, qui réclament la mise en place d’institutions de transition ad hoc pour gérer l’après Abdelaziz Bouteflika, poussé à la démission le 2 avril.

La présidentielle prévue le 4 juillet en Algérie –dans les délais prévus par la Constitution– pour élire un successeur à M. Bouteflika, est la « solution idéale pour sortir de la crise », a affirmé mardi le général Ahmed Gaïd Salah, dans un discours prononcé lors d’une de ses régulières visites sur le terrain.

Les manifestants exigent depuis le 22 février le départ de l’ensemble des figures du « système » au pouvoir en Algérie, en tête desquelles le chef de l’Etat par intérim Abdelkader Bensalah et Premier ministre Noureddine Bedoui, deux anciens proches de M. Bouteflika.

Les contestataires refusent aussi que les structures et personnalités de l’appareil hérité de M. Bouteflika organisent ce scrutin, alors que ses vingt années de pouvoir ont été marquées selon eux par des fraudes électorales.

Ils réclament un processus de transition hors des institutions et délais prévus par la Constitution, gérée par des structures spécialement mises en place et chargées de mener le pays vers une IIe République.

Pilier du régime durant 15 ans et devenu de facto l’homme fort de l’Algérie depuis qu’il a lâché M. Bouteflika, rendant sa démission inéluctable, le général Gaïd Salah a souligné mardi exclure que l’armée permette une transition hors du cadre constitutionnel.

– « Montants faramineux » –

Il a réitéré « l’attachement profond du Commandement de l’armée (…) à la Constitution », car « tout changement ou amendement de ses dispositions ne relève pas des prérogatives » de l’armée mais « du président qui sera élu ». Il a martelé « la détermination » de l’armée « à ne pas s’écarter de la voie constitutionnelle, quelles que soient les conditions et les circonstances ».

Le général Gaïd Salah a également assuré que l’armée veillerait à ce que les enquêtes judiciaires ouvertes sur des dossiers de corruption visant des personnalités liées au régime soient préservées des « pressions ou diktats ».

La Justice enquêtera « sans exclure aucun dossier et en se gardant de toute mesure arbitraire ou de règlement de comptes », a précisé le général Gaïd Salah.

« Plusieurs dossiers lourds de corruption » concernant « des faits de spoliation des fonds publics avec des chiffres et des montants faramineux » ont été transmis à la justice par « les services de sécurité », a-t-il également indiqué, promettant que « l’opération » anticorruption ne fait que commencer et assurant que l’Algérie sera « assainie définitivement de la corruption et des corrupteurs ».

Depuis le départ du pouvoir d’Abdelaziz Bouteflika le 2 avril, la justice a indiqué avoir ouvert une série d’enquêtes sur des faits de corruption visant plusieurs puissants hommes d’affaires et hauts responsables de l’Etat.

Cinq puissants et richissimes hommes d’affaires, dont quatre proches de M. Bouteflika et de son frère et conseiller Saïd, ont été placées en détention provisoire.

Le général Gaïd Salah a récemment appelé la justice à « accélérer la cadence » des enquêtes, une demande assimilée à une « injonction » par ses détracteurs.