15/10/2024

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Syrie : Deuxième attentat en quelques jours au coeur de Damas

Damas (AFP) – Un attentat à la bombe a eu lieu jeudi près de l’ambassade de Russie à Damas, le deuxième à viser en quelques jours la capitale syrienne, bastion du régime épargné depuis plus d’un an par les attaques à la voiture piégée.

Près de huit ans après le début de la guerre, le régime de Bachar al-Assad, soutenu principalement par la Russie, a enchaîné ces deux dernières années les reconquêtes territoriales face aux rebelles et jihadistes et contrôle désormais près des deux-tiers de la Syrie.

En mai 2018, il a annoncé contrôler totalement Damas et ses environs pour la première fois depuis 2012, après avoir progressivement chassé les insurgés de leurs derniers réduits dans et autour de la capitale.

Jeudi, “l’explosion d’un engin (…) placé sous une voiture dans le secteur Adwi à Damas” a provoqué “des dégâts matériels sans faire de victimes civiles”, a rapporté l’agence officielle Sana.

Des images diffusées par des médias étatiques montrent les débris d’une voiture dont les sièges ne sont plus qu’un amas de métal calciné.

“L’attentat a eu lieu non loin de l?ambassade de Russie”, dans le nord-est de la capitale, et a fait quatre blessés légers, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), qui dispose d’un vaste réseau de sources en Syrie.

Il s’agit du troisième attentat contre des zones contrôlées par le régime depuis dimanche: ce jour-là, l’OSDH avait fait état de “morts et de blessés” dans une explosion près d’un bureau du renseignement militaire, dans le sud de Damas. Les autorités n’avaient pas fait état de victime.

Mardi, c’est la ville côtière de Lattaquié, fief du clan Assad, qui a été la cible d’un attentat à la voiture piégée. Il y a eu un mort et 14 blessés, selon Sana.

Aucun des trois attentats n’a été revendiqué.

Le dernier attentat dans la province de Lattaquié, relativement à l’abri de la guerre, remonte à janvier 2017.

La région, restée sous le contrôle des forces de M. Assad depuis le début du conflit, jouxte directement un des derniers bastions échappant encore au régime, qui englobe, outre la majeure partie de la province d’Idleb (nord-ouest), des secteurs des provinces voisines d’Alep et de Hama.

– Contre-attaque ratée de l’EI –

Les attentats ont eu lieu au moment où le groupe jihadiste Etat islamique (EI) voit son “califat” autoproclamé se réduire comme peau de chagrin, après la conquête de vastes territoires en Syrie et en Irak à partir de 2014.

Mercredi, les Forces démocratiques syriennes (FDS), une alliance de combattants arabes et kurdes soutenue par Washington, ont conquis Baghouz, le dernier village tenu par l’EI dans l’est de la Syrie, confinant les jihadistes dans deux hameaux.

Une contre-attaque ratée de l’EI jeudi pour reprendre ce village a toutefois fait 16 morts parmi les combattants des FDS et 34 parmi les jihadistes, selon l’OSDH.

Malgré leur déroute sur de nombreux fronts, les jihadistes ont revendiqué deux attentats meurtriers en moins d’une semaine contre des troupes américaines de la coalition dirigée par Washington et leurs alliés syriens, dans le nord et le nord-est syrien.

Le 16 janvier, une “patrouille de routine” des forces américaines a été prise pour cible par un kamikaze de l’EI à Minbej, dans l’attaque la plus meurtrière contre ces forces depuis 2014, au vu des chiffres du Pentagone. Dix civils, cinq combattants des forces arabo-kurdes et quatre Américains ont été tués.

Quelques jours plus tard, dans la province de Hassaké, un convoi des forces américaines et des FDS a été pris pour cible par un kamikaze au volant d’une voiture piégée (cinq morts).

Washington a annoncé en décembre le retrait à venir de Syrie des quelque 2.000 soldats américains.

Déclenchée en mars 2011 par la répression de manifestations prodémocratie, la guerre en Syrie s’est complexifiée avec l’implication de puissances étrangères et de groupes jihadistes. Elle a fait plus de 360.000 morts.