21/11/2024

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Que va faire l’Iran, après l’élimination par les Etats Unis du général Qassem Soleimani ?

Washington (AFP) – Le président américain Donald Trump a déclaré vendredi qu’il ne cherchait pas la guerre avec l’Iran, après avoir ordonné l’élimination à Bagdad du plus puissant des généraux iraniens, Qassem Soleimani. Téhéran a promis de venger sa mort en temps et en heure, plongeant la région dans l’incertitude.

De Paris à Moscou, les appels à la retenue se multipliaient pour prévenir une nouvelle escalade. Craignant pour ses soldats et ressortissants dans la région, Washington va déployer 3.000 à 3.500 soldats supplémentaires au Koweït de façon préventive, a indiqué à l’AFP un haut responsable du Pentagone, ce qui s’ajoute à 750 soldats envoyés plus tôt cette semaine.

L’Irak a dit redouter “une guerre dévastatrice” sur son sol après le bombardement inédit qui a tué l’homme responsable de la stratégie iranienne au Moyen-Orient et son premier lieutenant irakien Abou Mehdi al-Mouhandis, numéro deux du Hachd al-Chaabi, ces paramilitaires irakiens majoritairement pro-iraniens.

Mais la réponse iranienne pourrait n’être ni immédiate, ni conventionnelle, ni signée, préviennent de nombreux experts de la République islamique. Téhéran pourrait viser, peut-être via ses supplétifs, des bases américaines en Irak ou des tankers du Golfe, ou des alliés dont Israël.

“Les Iraniens ont toujours pratiqué l’art des représailles calibrées pour servir leurs intérêts, c’est-à-dire la survie du régime”, dit Suzanne Maloney, de la Brookings Institution, à Washington. “Historiquement, l’Iran a absorbé des coups et des revers sans succomber à la tentation de répondre de façon irréfléchie. Le pays sait très bien cultiver sa rancoeur et attendre le bon moment”.

La frappe nocturne de missiles a été ordonnée par le président américain Donald Trump après une attaque menée mardi par des partisans et des combattants du Hachd contre l’ambassade des Etats-Unis à Bagdad. Ils avaient franchi une première enceinte mais n’avaient pas pénétré à l’intérieur du bâtiment.

Le “tir de précision d’un drone”, a indiqué à l’AFP un responsable militaire américain, a pulvérisé en pleine nuit deux véhicules dont celui où se trouvaient Soleimani et Al-Mouhandis, à la sortie de l’aéroport international de Bagdad.

Qassem Soleimani, chef de la Force Qods des Gardiens de la révolution, chargée des opérations extérieures de l’Iran, est mort sur le coup, tout comme Al-Mouhandis, homme de l’Iran à Bagdad et ennemi numéro un en Irak des Etats-Unis. En tout, dix personnes sont mortes selon le Hachd.

Washington affirme que l’assassinat était préventif et légal. Selon le chef de la diplomatie américaine, Mike Pompeo, Soleimani préparait une “action d’envergure” menaçant des “centaines de vies américaines”, sans qu’on en sache plus.

Dans une brève allocution depuis sa résidence floridienne de Mar-a-Lago dans l’après-midi, Donald Trump a déclaré avoir agi pour “arrêter” une guerre et non pour en commencer une, affirmant qu’une attaque contre des militaires et diplomates américains était “imminente”.

“Soleimani avait fait de la mort d’innocents une passion répugnante”, a-t-il déclaré, avant de lancer une mise en garde aux “terroristes” qui s’en prennent aux Américains: “Nous vous trouverons. Nous vous éliminerons.”

Il a aussi témoigné de son “profond respect pour le peuple iranien”, ajoutant: “Nous ne cherchons pas de changement de régime”.