ONU : La Russie et la Chine veulent un sommet, s’en prennent à l’Occident

MOSCOU/PÉKIN (Reuters) – La Russie et la Chine ont demandé mardi la tenue d’un sommet des membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU dans un contexte de turbulences politiques accrues, Moscou estimant que les États-Unis agissent de manière destructive.

Les deux alliés, dont les relations avec l’Occident sont de plus en plus tendues, ont lancé cet appel dans une déclaration commune après des entretiens entre les ministres des Affaires étrangères des deux pays.

“À une époque de turbulences politiques mondiales croissantes, un sommet des membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU est particulièrement nécessaire pour établir un dialogue direct sur les moyens de résoudre les problèmes communs de l’humanité dans l’intérêt du maintien de la stabilité mondiale”, indique la déclaration, publiée sur le site Internet du ministère russe des Affaires étrangères.

Moscou milite depuis longtemps unilatéralement pour un tel sommet.

Les États-Unis n’étaient pas nommés spécifiquement dans cette déclaration, mais selon l’agence Tass, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a déclaré après des entretiens avec son homologue chinois Wang Yi, que ni Moscou ni Pékin ne sont satisfaits du comportement des États-Unis.

D’après TASS, Lavrov a dit que Washington s’appuyait sur les alliances militaires et politiques de l’époque de la guerre froide pour tenter de détruire le systeme juridique international.

Les responsables américains et chinois ont conclu vendredi ce que Washington a qualifié de discussions “dures et directes” en Alaska.

De son côté, l’ambassadeur de Russie aux Etats-Unis a été rappelé à Moscou pour des discussions après les commentaires de Joe Biden qualifiant le président russe Vladimir Poutine de tueur.

Au début de sa visite de deux jours en Chine lundi, Lavrov a appelé Moscou et Pékin à réduire leur dépendance vis-à-vis du dollar américain.

La déclaration commune de mardi exhorte aussi les autres pays à s’abstenir de s’ingérer dans les affaires intérieures de la Russie et de la Chine.

Lavrov a également qualifié d’inacceptables les sanctions européennes et occidentales contre la Russie et la Chine, notamment celles portant sur des violations présumées des droits de l’homme au Xinjiang, en Chine.

La Russie se prépare aussi à une nouvelle série de sanctions américaines, après que Washington l’a accusée d’ingérence dans l’élection présidentielle américaine de 2020, ce que Moscou dément.

Lavrov a également accusé Bruxelles de détruire les relations entre l’UE et la Russie, affirmant que cette dernière n’entretient désormais que des relations individuelles avec certains pays du bloc, selon l’agence TASS.