21/11/2024

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Négociations à Berlin pour “ressusciter” le processus de paix en Ukraine

Ukraine

AFP – Russes, Allemands, Français et Ukrainiens sont réunis lundi soir à Berlin pour tenter de “ressusciter” le processus de paix dans l’est de l’Ukraine, au moment où la question des sanctions européennes contre Moscou fait de nouveau débat.

Les ministres des Affaires étrangères des quatre pays –Sergueï Lavrov, Heiko Maas, Jean-Yves Le Drian et Pavlo Klimkine– se sont retrouvés peu après 16H00 GMT (18H00 Locales) pour discuter du très fragile cessez-le-feu prévu par les accords de Minsk de février 2015, parrainés par Paris et Berlin. La dernière rencontre de ce type avait eu lieu en février 2017.

Le chef de la diplomatie allemande a rappelé en début de soirée la liste des objectifs restés jusqu’ici lettre morte: “un cessez-le-feu digne de ce nom, le retrait des armes lourdes, le déminage d’importantes zones” du conflit.

Autre sujet au menu des discussions, la création d’une éventuelle mission de maintien de la paix de l’Onu dans l’est de l’Ukraine “car nous pensons que cela pourrait ressusciter le processus de paix”, a-t-il ajouté.

“Il faut tout faire pour sortir d’une situation marquée par des centaines de violations du cessez-le-feu chaque jour, des dizaines de morts chaque mois”, a relevé la semaine dernière le chef de la diplomatie française au sujet du conflit entre forces ukrainiennes et séparatistes pro-russes qui a fait quelque 10.000 morts en quatre ans.

A l’issue d’un calendrier électoral chargé en France, en Allemagne et en Russie en 2017 et 2018, les différentes parties semblent aussi vouloir relancer la négociation avant les scrutins ukrainiens de 2019.

Signe du regain d’activité diplomatique, le Conseil de sécurité de l’Onu a adopté début juin sa première résolution sur le conflit depuis janvier 2017, afin de dénoncer les violations des accords de Minsk.

– Méfiance et menace –

Le président russe Vladimir Poutine et son homologue ukrainien Petro Porochenko ont quant à eux eu une rare conversation téléphonique samedi pour évoquer notamment un “échange de prisonniers”.

Néanmoins, les ambitions pour lundi restent modestes. Car la méfiance reste de mise, comme l’a illustré encore fin mai l’étrange faux assassinat du journaliste russe Arkadi Babtchenko en Ukraine, les Renseignements ukrainiens justifiant leur mise en scène par la nécessité d’enrayer un vrai complot ourdi par Moscou.

Pas en reste, Vladimir Poutine a lui mis en garde Kiev contre toute “provocation” visant les séparatistes pro-russes du Donbass durant le Mondial de football qui s’ouvre le 14 juin en Russie.

Cela “aurait des conséquences très graves pour l’Ukraine en tant qu’Etat”, a-t-il menacé.

Le pouvoir russe a toujours démenti soutenir militairement les combattants de l’est ukrainien, un mensonge selon les Occidentaux et les Ukrainiens. Moscou avait aussi affirmé que son armée n’avait pas annexé la Crimée en mars 2014, avant de le reconnaître fièrement une fois le fait accompli.

– Levée des sanctions –

La reprise à Berlin du dialogue à quatre intervient aussi alors que le Kremlin se prend à espérer une levée des sanctions imposées par l’UE en raison du conflit ukrainien.

M. Poutine peut notamment compter sur l’arrivée au pouvoir en Autriche et en Italie de gouvernements plus pro-russes, portés par des partis d’extrême droite ou populistes. Mais d’autres en Europe, Pologne en tête, réclament à l’inverse toujours plus de fermeté face à Moscou.

“C’est une partie non négligeable de notre processus de discussion avec les leaders de la France, de la République fédérale allemande”, a affirmé ainsi Vladimir Poutine, selon qui en Europe beaucoup affirment “publiquement” qu’il “est temps de sortir des sanctions”.

Paris et Berlin ont, eux, réaffirmé que la levée des sanctions dépend de l’application des accords de Minsk. Mais sur fond de relations dégradées avec les Etats-Unis de Donald Trump, des responsables s’interrogent sur la nécessité d’une détente avec Moscou, bien que le Kremlin soit accusé de campagnes de cyberattaques et de désinformation contre les Occidentaux.

Sincère ou malicieux, Vladimir Poutine a lui assuré vouloir une Union européenne “unie et prospère” et démenti toute volonté de la “diviser”.