BEYROUTH (Reuters) – Le président libanais Michel Aoun a déclaré mardi que les commentaires critiques effectués par son ministre des Affaires étrangères à propos des nations du Golfe ne reflétaient pas la politique officielle de Beyrouth, cherchant à éviter des tensions supplémentaires avec des pays alliés et donateurs.
Empêtré dans sa pire crise économique depuis la guerre civile de 1975-1990, le Liban a perdu le précieux soutien financier que lui apportaient jadis les pays sunnites du Golfe, lesquels sont de plus en plus agacés par l’influence grandissante au Liban du Hezbollah chiite soutenu par l’Iran – leur grand rival régional.
Les tensions ont été ravivées lundi par le ministre libanais des Affaires étrangères, Charbel Wehbe, qui a semblé blâmer les pays du Golfe pour la montée en puissance du groupe Etat islamique (EI) en Irak et en Syrie. “Ces pays d’amour, d’amitié et de fraternité nous ont apporté l’Etat islamique”, a-t-il dit dans un entretien télévisé, sans nommer les pays.
Alors que Charbel Wehbe a assuré mardi que ses propos avaient été mal interprétés, Michel Aoun, allié lui aussi du Hezbollah, a déclaré que les déclarations du chef de la diplomatie libanaise relevaient de son “opinion personnelle”. Il a salué les liens “fraternels” du Liban avec le Golfe.
Le Conseil de coopération du Golfe, composé de six pays, a demandé à Charbel Wehbe de présenter formellement ses excuses.
L’Arabie saoudite a convoqué l’ambassadeur du Liban pour lui transmettre une note décrivant les “insultes” de Charbel Wehbe.
A l’image de Saad Hariri, qui tente de former un gouvernement, des responsables politiques libanais ont aussi critiqué le ministre des Affaires étrangères.
“C’est comme si la crise dans laquelle plonge le pays et le boycott dont il souffre n’étaient pas suffisants”, a déclaré le Premier ministre désigné, soulignant le caractère vital du soutien des pays arabes.
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