06/11/2024

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L’UE invite la Chine à ouvrir davantage son économie

Chine

PEKIN (Reuters) – Il ne tient qu’à la Chine d’ouvrir davantage son économie si elle le souhaite, a estimé lundi le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, à l’ouverture d’un sommet sino-européen de deux jours consacré au commerce, à Pékin.

Le Premier ministre chinois, Li Keqiang, qui a reçu Jean-Claude Juncker et le président du Conseil européen, Donald Tusk, a insisté pour sa part sur l’importance du libre-échange et du multilatéralisme, fortement remis en cause par les Etats-Unis ces derniers mois.

Pékin, qui souhaite la publication d’une déclaration commune contre la politique commerciale de Donald Trump, a proposé en signe de bonne volonté d’ouvrir davantage le marché chinois.

La Chine, souvent critiquée pour son protectionnisme, vient ainsi de donner son feu vert à un investissement de dix milliards de dollars de l’allemand BASF dans le secteur pétrochimique.

Lors d’une conférence de presse commune avec Li Keqiang et Donald Tusk, Jean-Claude Juncker a cependant estimé que Pékin pourrait faire bien davantage.

“Si la Chine veut s’ouvrir, elle peut le faire. Elle sait parfaitement comment s’ouvrir”, a déclaré le président de la Commission européenne.

Donald Tusk a appelé pour sa part la Chine, les Etats-Unis et le reste du monde à éviter de se laisser entraîner dans une guerre commerciale tout en réformant le fonctionnement de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) pour lui permettre de lutter plus efficacement contre les transferts forcés de technologie et les subventions publiques, deux arguments avancés par Donald Trump pour imposer les nouveaux droits de douane.

“NOUVELLES RÈGLES”

“Il nous faut de nouvelles règles dans les domaines des subventions industrielles, de la propriété intellectuelle et des transferts forcés de technologie (…) ainsi qu’une nouvelle approche en matière de développement et de résolution des conflits (commerciaux)”, a souligné le président du Conseil européen.

“Il est encore possible d’éviter le conflit et le chaos”, a-t-il espéré.

De sources européennes, on prévient que le sommet ne devrait donner lieu qu’à un communiqué prudent affirmant l’engagement des deux parties vis-à-vis du commerce multilatéral, alors que Bruxelles a refusé de lancer une procédure commune avec Pékin contre les Etats-Unis devant l’OMC.

L’Union européenne et la Chine sont toutes deux qualifiées par Donald Trump d'”ennemis” en matière de commerce dans une interview accordée à la télévision américaine ce week-end.

Washington et Pékin s’embourbent dans un conflit commercial et ne semblent pas envisager une reprise des négociations. Les Etats-Unis ont commencé à percevoir le 6 juillet 25% de droits de douane sur 34 milliards de dollars (29 milliards d’euros) de marchandises chinoises importées. La Chine a répliqué au même moment et sur des montants identiques.

Donald Trump a depuis ouvert la voie à l’imposition de tarifs douaniers sur 200 milliards de dollars de produits chinois importés dès septembre et menacé d’étendre au final cette mesure à plus de 500 milliards de dollars de produits – soit la quasi totalité des importations chinoises aux Etats-Unis.

Les discussions entre l’UE et la Chine vont porter sur la manière dont les relations entre les deux blocs peuvent devenir un “standard de stabilité” face aux “fracas” causés par l’unilatéralisme et le protectionnisme, a déclaré l’ambassadeur chinois auprès de l’Union européenne, Zhang Ming.

Au sein de l’UE, le scepticisme demeure sur la volonté réelle de Pékin d’ouvrir davantage le marché chinois.

Les deux derniers sommets, en 2016 et 2017, se sont achevés sans déclaration en raison de désaccords sur la mer de Chine méridionale et le commerce.