04/05/2024

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Les manifestations au Soudan exigent que l’armée quitte le pouvoir et rejette l’accord

général al burhan

KHARTOUM, Soudan (AP) – Des centaines de manifestants sont descendus dans les rues de la capitale soudanaise jeudi, exigeant l’éviction de ses dirigeants militaires et rejetant un accord pour le transfert progressif du pouvoir aux dirigeants civils.

Le Soudan est en ébullition depuis qu’un soulèvement a renversé son dirigeant autocratique de longue date Omar al-Bashir. Un coup d’État militaire en octobre 2021 a brusquement mis fin à un précédent accord de transition démocratique avec les dirigeants de la contestation.

A Khartoum, des manifestants se sont dirigés vers le Palais républicain, siège du conseil militaire au pouvoir, avant d’être interceptés par les forces de sécurité qui ont tiré des gaz lacrymogènes et des lances à eau sur la foule. Il n’y a pas de rapports confirmés de victimes.

La manifestation de jeudi était menée par les Comités de résistance, un groupe populaire qui a fermement rejeté toute négociation avec les chefs militaires soudanais, le général Abdel-Fattah Burhan et le général Mohammed Hamdan Dagalo. Le groupe de protestation a demandé que les deux hommes, qui ont mené le coup d’État de l’année dernière, soient jugés par un tribunal.

Lundi, les deux chefs militaires ont signé un « accord-cadre » avec le principal groupe pro-démocratie du Soudan, les Forces pour la déclaration de liberté et de changement. Mais l’accord ne semble offrir que les contours les plus vagues de la manière dont le pays reprendra sa route. à la démocratie. Divers autres partis et organisations politiques ont également signé l’accord.

Les Comités de Résistance sont l’un des nombreux acteurs politiques importants qui ont rejeté le nouvel accord. Plusieurs anciens chefs rebelles, qui ont formé leur propre bloc politique, ont également boycotté l’accord.

L’accord entre les chefs militaires et civils a également évité les questions politiques sensibles concernant la justice transitionnelle et la réforme de l’armée, une politique qui promet de voir diverses factions armées au Soudan s’intégrer en une seule force de combat.

Une autre incertitude est de savoir comment l’accord équilibrerait le pouvoir entre un nouveau gouvernement civil et l’armée. Selon l’accord, une armée réformée fera partie d’un « conseil de sécurité et de défense » supervisé par un nouveau Premier ministre. Cependant, les commentateurs ont émis des doutes quant à savoir si l’armée tiendra correctement cet engagement.

De nouvelles négociations pour un accord plus inclusif sont attendues.

Les Nations Unies et les États-Unis ont négocié des mois de négociations entre les partis au Soudan, avec plusieurs autres acteurs internationaux. Les deux acteurs ont reconnu la fragilité de l’accord et appelé à de nouvelles discussions.

Dans un communiqué publié jeudi, le Conseil de sécurité de l’ONU a salué l’accord mais a déclaré qu’il espérait que « les principales forces politiques qui n’ont pas encore signé » l’accord de transition « rejoindront le processus politique ».

Mercredi, le secrétaire d’Etat américain Anthony Blinken a menacé d’imposer une interdiction de voyager à toute personnalité soudanaise qui tenterait de faire dérailler la transition démocratique.