03/12/2024

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Le Polisario accuse le régime marocain d’avoir brisé le cessez-le-feu au Sahara occidental

RABAT/ALGER (Reuters) – Le Front Polisario, qui revendique l’indépendance du Sahara occidental, a accusé vendredi le Maroc d’avoir brisé le cessez-le-feu conclu en 1991 et d’avoir « engagé une bataille et déclenché une guerre ».

Les autorités marocaines avaient annoncé dans la matinée une intervention pour rétablir la liberté de circulation sur le principal axe routier menant vers la Mauritanie, bloqué depuis le 21 octobre dernier par des partisans du Front Polisario.

Le point de passage frontalier de Guerguerat, à l’extrémité sud-ouest de l’ancienne colonie espagnole, contrôle l’accès vers la Mauritanie et, au-delà, l’Afrique de l’Ouest.

Le Front Polisario, qui se bat pour l’indépendance du Sahara occidental depuis près d’un demi-siècle, avait prévenu qu’il riposterait si des éléments militaires, sécuritaires ou civils marocains pénétraient dans le secteur de Guerguerat, ajoutant qu’une telle initiative risquerait de « mettre fin au cessez-le-feu et déclencher une nouvelle guerre ».

Des partisans du mouvement indépendantiste ont bloqué tout passage à Guerguerat pour protester contre la formulation d’une résolution des Nations unies jugée trop favorable au Maroc.

Dans un communiqué publié vendredi, l’armée marocaine indique avoir formé un cordon de sécurité autour du secteur et ajoute qu’elle va rétablir la circulation à Guerguerat.

Les soldats marocains, ajoute-t-elle, n’utiliseront leurs armes qu’en cas de légitime défense.

Le ministère marocain des Affaires étrangères relève de son côté que le gouvernement n’a d’autre choix que d’assumer ses responsabilités et rétablir la libre circulation des personnes et des biens.

Le Sahara occidental, ancienne colonie espagnole, a été annexé par le Maroc en 1975. Un processus de négociations a été lancé sous l’égide des Nations unies.

La résolution à l’origine de ce regain de tension entre Rabat et les indépendantistes sahraouis a été adoptée le mois dernier.

Reconduisant pour six mois le mandat de la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara-Occidental (Minurso), déployée en 1991, elle appelle à « une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable, basée sur le compromis, qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara-Occidental dans le cadre d’arrangements conformes aux buts et principes énoncés dans la Charte des Nations unies ».

Cette formulation est largement interprétée comme mettant en doute l’organisation d’un référendum sur l’avenir du territoire.