21/11/2024

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La Russie n’est pas parvenue mardi à bloquer les nouveaux pouvoirs de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques

Poutine

LA HAYE (Reuters) – La Russie, malgré l’appui de plusieurs pays, n’est pas parvenue mardi à bloquer les nouveaux pouvoirs de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) qui lui permettront dorénavant d’identifier les auteurs d’attaques chimiques, notamment en Syrie.

Une motion défendue par Moscou lors de la conférence de l’OIAC à La Haye a été repoussée par 82 voix contre 30. Les autres Etats membres se sont abstenus ou étaient absents.

Le 27 juin dernier, plus des deux tiers des 193 pays de l’OIAC ont voté une proposition britannique mettant en place une équipe chargée d’identifier les responsables d’attaques chimiques.

L’idée britannique était soutenue par les Etats-Unis et l’Union européenne mais dénoncée notamment par la Russie, l’Iran et la Syrie.

Jusqu’alors, l’OIAC ne pouvait pas désigner des coupables, sa tâche consistait seulement à déterminer si des armes chimiques avaient bien été utilisées.

Pour bloquer l’initiative britannique, Moscou et ses alliés ont d’abord tenté mardi de faire rejeter le budget prévu pour faire appliquer la décision prise en juin. En vain.

Plus tard, la Russie a cherché à bloquer la totalité du budget 2019, là encore sans succès car les Etats membres l’ont voté massivement.

“L’organisation court à sa ruine”, a pourtant déclaré Magjan Iliassov, ambassadeur du Kazakhstan à l’OIAC, qui soutient la position russe.

Une nouvelle équipe de dix experts doit commencer ses travaux en Syrie au début de l’an prochain.

Le nouveau chef de l’OIAC, Fernando Arias, a proposé une augmentation de 3,6% du budget, qui devrait approcher 70 millions d’euros, dont 2 à 2,5 millions pour la nouvelle équipe.

Une commission d’enquête a été mise sur pied en 2015 par les Nations Unies pour établir les responsabilités des bombardements chimiques en Syrie mais la Russie a opposé son veto en novembre au renouvellement de son mandat.

Le renforcement de ses pouvoirs place l’OIAC en première ligne de la confrontation entre les puissances occidentales et la Russie, à laquelle Londres impute l’empoisonnement de l’ex-agent double Sergueï Skripal, le 4 mars à Salisbury, dans le sud de l’Angleterre.

L’OIAC a recensé environ 400 utilisations présumées d’armes chimiques en Syrie depuis 2014. Etats-Unis, France et Grande-Bretagne ont procédé en avril à des frappes de représailles après l’un de ces bombardements présumés dans l’enclave rebelle de Douma, près de Damas.