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La reconnaissance d’un État palestinien par la France en juin : le fils de Nétanyahou insulte Emmanuel Macron

Alors qu’Emmanuel Macron a annoncé envisager de reconnaître un État palestinien d’ici juin prochain, la réaction de Yaïr Nétanyahou, fils aîné du Premier ministre israélien, a provoqué un tollé sur les réseaux sociaux. Âgé de 33 ans et vivant aux États-Unis, il s’est lancé dans une diatribe virulente contre le président français, mêlant insultes personnelles et dénonciation du passé colonial de la France.

Une proposition diplomatique forte de la part de la France

Le 9 avril dernier, Emmanuel Macron a déclaré que la France pourrait reconnaître un État palestinien « dans les prochains mois ». Cette annonce a été faite en marge de la préparation d’une conférence diplomatique qu’il co-présidera avec l’Arabie saoudite aux Nations Unies en juin prochain à New York. Le chef de l’État français a précisé que cette reconnaissance ne concernerait pas un État dirigé par le Hamas. Il a insisté sur l’importance de garantir la paix et la sécurité à la fois pour les Palestiniens et pour les Israéliens.

La réponse outrancière de Yaïr Nétanyahou

Sous le message d’Emmanuel Macron publié sur X (anciennement Twitter), Yaïr Nétanyahou a réagi de manière virulente. « Allez vous faire foutre ! », a-t-il d’abord lancé, avant de se livrer à une liste d’exigences provocatrices. Il a appelé à l’« indépendance de la Nouvelle-Calédonie, de la Polynésie française, de la Corse, du Pays basque, de la Guinée française », confondant manifestement cette dernière avec la Guyane française, région d’outre-mer toujours française.

« Halte au néo-impérialisme français en Afrique de l’Ouest ! », a-t-il conclu, dans une attaque idéologique contre la diplomatie française. Ces propos n’ont reçu aucune réponse officielle de l’Élysée. Le président français a préféré ne pas alimenter cette polémique.

Une reconnaissance symbolique mais à forte portée politique

Si la France actait cette reconnaissance, elle rejoindrait les quelque 150 États ayant déjà reconnu la Palestine. En 2024, l’Espagne, la Norvège, l’Irlande puis la Slovénie avaient franchi ce pas, malgré les critiques de Tel Aviv. Pour Israël, cette démarche revient à légitimer des entités liées, selon ses autorités, à des organisations terroristes.

Gideon Saar, ministre israélien des Affaires étrangères, a qualifié cette reconnaissance de « récompense pour le terrorisme », estimant que l’État palestinien reste « fictif ». De son côté, le Hamas a salué cette perspective, y voyant « une étape importante pour les habitants de Gaza ».

Le rôle clef de la France au sein du Conseil de sécurité

La position de la France est stratégique. En tant que membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, elle peut influencer l’agenda diplomatique international. Mahmoud Mardawi, figure du Hamas, a souligné que Paris avait « la capacité d’orienter les solutions justes et de pousser à la fin de l’occupation ».

Toutefois, cette perspective demeure inacceptable pour le gouvernement israélien, et encore plus pour l’entourage de Benyamin Nétanyahou. La violente sortie de son fils illustre la crispation croissante entre certaines figures israéliennes et les chancelleries européennes favorables à la solution à deux États.

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