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France : Rima Hassan agressée verbalement par 2 agents immobiliers : Orpi France condamne et licencie les auteurs

La scène, violente et choquante, s’est déroulée en plein cœur de Paris, dans le 10ᵉ arrondissement. La députée européenne Rima Hassan, élue sur la liste La France insoumise (LFI), a été la cible d’une altercation verbale haineuse de la part de deux employés d’une agence immobilière franchisée du réseau Orpi. Des propos menaçants, clairement filmés, ont déclenché l’indignation sur les réseaux sociaux et conduit à des sanctions immédiates de la part de l’enseigne.

Une agression à caractère politique filmée en pleine rue

Les faits se sont produits alors que Rima Hassan se rendait dans une boulangerie de quartier. La députée franco-palestinienne a expliqué avoir d’abord été visée par un premier échange agressif, non filmé, avant de croiser à nouveau les mêmes individus à son retour. Elle décide alors de filmer l’altercation.

Dans la vidéo, largement diffusée et visionnée plus de trois millions de fois sur X (ex-Twitter), un homme l’interpelle violemment en lui lançant : « On va te la brûler ta Palestine », suivi du slogan « Am Yisrael Chai » (traduction : « La nation d’Israël vit »), en avançant vers elle avec une attitude ouvertement intimidante. Une femme, à ses côtés, reprend ce slogan à voix haute.

Rima Hassan garde son calme et répond : « Ici, on n’est pas en Israël ». La vidéo, brute et sans montage, a rapidement provoqué une vague d’indignation, tant pour la violence des propos que pour le fait qu’ils aient été tenus par des employés identifiables d’une enseigne commerciale.

Une réaction rapide et ferme d’Orpi France

Dans les heures qui ont suivi la diffusion de la vidéo, l’eurodéputée a interpellé directement Orpi France sur les réseaux sociaux. « Bonjour l’agence Orpi, pourriez-vous m’expliquer comment se fait-il qu’un de vos employés m’agresse de cette façon ? » a-t-elle écrit, en joignant les images filmées.

Face à l’ampleur de la polémique, Orpi France a rapidement réagi. Dans un communiqué signé par son président Guillaume Martinaud, le réseau s’est désolidarisé des propos tenus : « Les propos tenus par l’employé de l’agence Invest Immo envers Madame Rima Hassan sont totalement inacceptables et contraires aux valeurs fondamentales que défend notre réseau ».

Le groupe a également confirmé que les personnes impliquées avaient été licenciées « sans délai » par la direction de leur agence. « Aucune forme de haine ou de violence, qu’elle soit verbale ou physique, n’est tolérable dans notre réseau », a ajouté le communiqué.

Un climat de tension accru autour de la figure de Rima Hassan

Cette agression survient dans un contexte déjà tendu autour de Rima Hassan. Début juin, la députée avait été brièvement détenue par les autorités israéliennes après avoir tenté de rejoindre la Palestine par voie maritime, dans le cadre d’une mission humanitaire et symbolique. Elle en était ressortie avec une notoriété renforcée, mais aussi une visibilité accrue, notamment auprès de ses détracteurs.

L’incident parisien témoigne d’un climat de crispation et de haine qui déborde désormais dans l’espace public. Le fait qu’un élu de la République puisse être ainsi pris à partie, à visage découvert, en pleine rue, par des professionnels identifiables, soulève de nombreuses questions sur la liberté d’expression, la sécurité des représentants politiques et la banalisation de discours discriminants.

Un geste salué mais un malaise persistant

Si la réaction d’Orpi a été saluée par de nombreux internautes et responsables politiques, l’affaire laisse un goût amer. Elle révèle la fragilité du débat public sur la question israélo-palestinienne, et les tensions que subissent les personnalités engagées sur ces sujets.

Rima Hassan, qui n’a pas souhaité porter plainte pour l’instant, a remercié les soutiens qu’elle a reçus et souligné l’importance de documenter les agressions. « C’est parce que j’ai filmé que cette scène ne pourra pas être niée. Ce n’est pas un cas isolé. »


En prenant position rapidement et en sanctionnant ses collaborateurs, Orpi France tente de désamorcer une crise d’image. Mais l’altercation rappelle que le débat sur la Palestine, lorsqu’il quitte le cadre diplomatique, peut se transformer en déferlement de haine, même en plein Paris.

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