26/04/2024

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FRANCE : Le député du RN De Fournas suspendu pour avoir crié « Retour en Afrique »

PARIS

Un député d’extrême droite a reçu une interdiction de 15 jours de l’Assemblée nationale française pour avoir crié « ils devraient retourner en Afrique » alors qu’un collègue noir parlait d’immigration.

Grégoire de Fournas du Rassemblement national (RN) a déclaré que sa remarque ne visait pas Carlos Martens Bilongo mais des migrants tentant de rejoindre l’Europe par voie maritime.

M. Bilongo a déclaré qu’il était né en France et que la remarque était « honteuse ».

Les députés ont voté vendredi pour le suspendre et couper la moitié de son indemnité.

La décision est décrite comme la sanction la plus sévère dont dispose l’Assemblée.

M. Bilongo avait interpellé le gouvernement sur une demande d’aide de l’organisation non gouvernementale SOS Méditerranée pour trouver un port à 234 migrants secourus en mer ces derniers jours.

Le sens exact de la remarque du député du Rassemblement national est contesté, car il aurait théoriquement pu désigner plus d’une personne. Le compte rendu officiel de la session a enregistré sa remarque hors micro comme Qu’il retourne en Afrique – « il devrait retourner en Afrique » – mais le pluriel Qu’ils retournent en Afrique sonne exactement de la même manière.

Lorsque M. de Fournas a fait sa remarque, la Speaker, Yaël Braun-Pivet, a demandé à savoir qui avait parlé. Puis, alors que les députés scandaient « Dehors ! Dehors ! Dehors ! », elle a suspendu la séance, déclarant : « Ce n’est pas possible ».

M. Bilongo, député du parti de gauche La France insoumise (LFI), a déclaré : « Aujourd’hui, c’est revenu à la couleur de ma peau. Je suis né en France, je suis un député français. » Le Premier ministre Elisabeth Borne a déclaré qu’il n’y avait « pas de place pour le racisme » et le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a déclaré que le député devait démissionner.

M. de Fournas a insisté sur le fait qu’il faisait référence au « bateau transportant des migrants vers l’Europe », et la chef du parti, Marine Le Pen, a accusé ses opposants politiques d’avoir fabriqué un tollé vulgaire.

Il a ensuite présenté ses excuses à M. Bilongo pour « le malentendu » que ses commentaires avaient causé et s’il en avait été blessé.

Le leader de LFI, Jean-Luc Mélenchon, a tweeté que les propos du député étaient « au-delà de l’intolérable » et qu’il devrait être expulsé de l’Assemblée nationale.

L’immigration figurait en bonne place dans les campagnes électorales présidentielles et parlementaires du RN cette année, la chef du parti Marine Le Pen proposant un référendum sur des réductions importantes de l’immigration si elle devenait présidente.

Lors des élections législatives de juin, le parti a décuplé sa présence à l’Assemblée nationale, remportant 89 sièges.