28/03/2024

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Espagne : Quand un rappeur met le pays en feu

catalane rappeur

AFP- Des affrontements ont opposé samedi soir à Barcelone la police et des milliers de manifestants protestant contre l’incarcération d’un rappeur catalan, pour la cinquième nuit consécutive.

Cette série de manifestations a commencé mardi après l’arrestation et l’emprisonnement de Pablo Hasel, 32 ans, condamné à neuf mois de prison pour des tweets dans lesquels il insultait la monarchie et la police, ainsi que pour apologie du terrorisme.

La police s’était déployée en masse samedi soir dans les rues de Barcelone, ainsi qu’à Madrid, pour tenter de prévenir des violences. Les heurts ont débuté quand plusieurs milliers de manifestants se sont mis à marcher vers le QG de la police.

Les protestatires ont lancé des bouteilles, des canettes et des pétards en direction des policiers qui ripostaient par des charges, sur fond de barricades en fammes, selon un journaliste de l’AFP sur place.

Certains émeutiers ont brisé des vitrines le long de l’avenue Passeig de Gràcia, une des grandes avenues marchandes de Barcelone, pillant des boutiques de vêtements de luxe.

Ils s’en sont aussi pris au bâtiment de la Bourse de Barcelone et ont incendié plusieurs motos.

A Madrid, 400 personnes environ se sont rassemblés dans le centre ville, sous forte protection policière, pour scander des slogans tels que « libérez Pablo Hasel » et taper des mains en cadence.

Des rassembements de quelques centaines de personnes ont eu lieu également en début de soirée à Malaga, Cordoue et Séville (sud), selon les médias locaux.

Au total, près d’une centaine de personnes ont été arrêtées depuis mardi et de nombreuses autres blessées, dont des policiers et une jeune fille qui a perdu un oeil à Barcelone, probablement après un tir de balle en caoutchouc de la police.

La plupart des manifestations ont commencé à Barcelone, ville dont est originaire le rappeur, et se sont étendues à d’autres villes dans l’ensemble de l’Espagne, dont Madrid, Valence et Grenade (sud).

Les violences ont également suscité une querelle politique, exacerbée par les divisions au sein de la coalition gouvernementale qui regroupe les socialistes du Premier ministre Pedro Sanchez et le parti de gauche radical Podemos. Pedro Sanchez a condamné les violences tandis que les dirigeants de Podemos ont apporté leur soutien aux manifestants.