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Elon Musk et la polémique de sa tribune pro-AfD : un séisme médiatique en Allemagne

Elon Musk, figure controversée de l’entrepreneuriat et propriétaire de X (anciennement Twitter), s’est une fois de plus retrouvé au centre de l’attention médiatique et politique. Dans une tribune publiée samedi par le Welt am Sonntag, édition dominicale du quotidien conservateur allemand Die Welt, le milliardaire a exprimé son soutien au parti d’extrême droite Alternative pour l’Allemagne (AfD). Cet article a provoqué une onde de choc, entraînant notamment la démission d’une rédactrice en chef et des réactions indignées à travers le pays.

Une tribune enflammée

Dans sa tribune, Elon Musk dépeint une Allemagne en crise profonde, estimant que le pays est « au bord de l’effondrement économique et culturel ». Selon lui, l’AfD représente « la dernière lueur d’espoir » pour redresser la situation. Le milliardaire vante les positions du parti sur la « politique d’immigration contrôlée », la réduction des impôts, et la dérégulation économique.

Musk conteste également la classification de l’AfD comme parti d’extrême droite, en s’appuyant sur le profil d’Alice Weidel, sa dirigeante, qui vit en couple avec une femme d’origine sri-lankaise. Une affirmation qui a immédiatement été réfutée par le nouveau rédacteur en chef de Die Welt, Jan Philipp Burgard. Ce dernier a qualifié l’AfD de « danger pour nos valeurs et notre économie », rappelant les condamnations répétées de l’un des leaders du parti, Björn Höcke, pour l’utilisation de slogans nazis.

Une démission retentissante

Cette tribune a provoqué une crise interne au sein de la rédaction de Die Welt. Eva Marie Kogel, responsable des contenus éditoriaux, a présenté sa démission avant même la publication de l’article. Dans un message posté sur X, elle a exprimé son désaccord avec la décision de publier un texte qu’elle juge contraire aux principes de la presse libre.

Réactions politiques et médiatiques

Les déclarations de Musk ont également suscité une levée de boucliers parmi les responsables politiques allemands. Andreas Audretsch, directeur de campagne des Verts, a vivement critiqué l’influence des « Elon Musk de ce monde », accusés de saper les démocraties européennes. L’Association des journalistes allemands (DJV) a également dénoncé une tentative de manipulation des médias en pleine période électorale.

L’Allemagne se prépare à des élections anticipées en février, où l’AfD est créditée de 19 % des intentions de vote. Le parti, souvent accusé de véhiculer des idéologies populistes et xénophobes, semble bénéficier d’un soutien croissant dans certaines régions du pays, alimenté par des discours polarisants sur l’immigration et l’économie.

Elon Musk, entre innovation et controverse

Cette nouvelle polémique s’ajoute à la longue liste des controverses impliquant Elon Musk, souvent accusé de franchir la ligne entre influence personnelle et responsabilités éthiques. Sa déclaration du 20 décembre sur X, affirmant que « seule l’AfD » pouvait « sauver l’Allemagne », avait déjà provoqué un malaise national.

La tribune du milliardaire relance ainsi le débat sur le rôle des personnalités publiques dans les processus politiques, notamment dans un contexte où l’Allemagne tente de préserver ses institutions démocratiques face à la montée des discours populistes.

Face à ces tensions, les questions sur la responsabilité des médias et l’impact de figures influentes comme Musk sur l’opinion publique restent plus que jamais d’actualité.

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