19/04/2024

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Brexit : L’UE dit non à la renégociation de l’accord

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Bruxelles (AFP) – L’Union européenne a adressé un refus clair et ferme aux velléités de rouvrir les négociations sur l’accord du Brexit de la Première ministre britannique Theresa May, et s’est alarmée des risques d’un « retrait désordonné » à deux mois de l’échéance.

La même tournure de phrase maintes fois répétées par les dirigeants de l’UE depuis le mois de novembre. « L’accord de retrait reste le meilleur et le seul accord possible (…) L’accord de retrait ne sera pas renégocié », a déclaré mercredi après-midi le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker devant le Parlement de l’Union réuni en session plénière à Bruxelles.

« L’accord de retrait n’est pas ouvert à la renégociation. Hier nous avons compris ce que le Royaume-Uni ne veut pas. Mais nous ne savons toujours pas ce qu’il veut », a twitté à l’unisson mercredi soir, le président du Conseil européen Donald Tusk, dans un message à Theresa May.

Mardi soir, la Première ministre a reçu un nouveau mandat de son parlement, après le vote d’un amendement déposé par le conservateur Graham Brady demandant à trouver des « arrangements alternatifs » aux dispositions relatives au « backstop » (filet de sécurité), dispositif controversé qui vise à éviter le rétablissement d’une frontière physique entre la province britannique d’Irlande du Nord et la République d’Irlande.

Mais pour M. Juncker, ce vote « a accru le risque d’un retrait désordonné » du Royaume-Uni de l’Union européenne, et n’a pas apporté plus de clarté.

M. Juncker a assuré qu’il restait « en contact proche » avec Mme May. « J’écouterai ses idées, mais je serai aussi extrêmement clair sur la position de l’UE », a-t-il promis aux eurodéputés.

A ses côtés, le négociateur en chef des 27 Michel Barnier s’est lancé dans une défense musclée de la solution du « backstop », qui ne doit s’appliquer que si aucune autre solution n’est trouvée à la suite de négociations sur la future relation entre les deux parties.

« Ce n’est pas du dogmatisme, c’est une solution réaliste », a-t-il plaidé. « Aujourd’hui, franchement, personne — ni d’un côté, ni de l’autre — ne serait en mesure de dire quels seraient ces arrangements alternatifs » pour qu’ils soient opérationnels, a déploré M. Barnier.

Les responsables britanniques s’étaient préparés à une telle réaction. Mme May elle-même avait anticipé la réticence de l’UE.

« Les faits sont clairs: l’UE dit qu’elle veut que le Royaume-Uni parte avec un accord, nous voulons partir avec un accord. L’accord que nous avons trouvé avec l’UE a été rejeté par 230 votes. Si nous voulons parvenir à ce qui est dans le meilleur intérêt du Royaume-Uni et de l’UE, nous allons devoir faire des changements à cet accord pour gagner le soutien du parlement », a expliqué un porte-parole de Downing Street.

– Incertitude et instabilité –

Le gouvernement avait décidé, peu avant le vote, de soutenir cet amendement. Un revirement de taille pour Theresa May, qui a donné son feu vert à l’UE et proclamait que son « traité de retrait », âprement négocié pendant 17 mois mais rejeté il y a deux semaines par l’écrasante majorité des députés britanniques, était « le seul possible ».

La nouvelle position des Britanniques a suscité des remarques cinglantes au niveau européen.

« C’est comme dire au cours d’une négociation : « Eh bien soit vous me donnez ce que je veux, soit je saute par la fenêtre » », a réagi le ministre irlandais des Affaires étrangères Simon Coveney au micro de la radio RTE.