29/03/2024

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Birmanie : La junte militaire tire lors d’un enterrement

généraux Birmanie

(Reuters) – Les forces de sécurité birmanes ont ouvert le feu dimanche contre des personnes rassemblées pour l’enterrement de l’une des 114 personnes tuées la veille lors de l’une des journées de manifestation les plus sanglantes depuis le coup d’Etat du 1er février, ont rapporté des témoins.

Il n’a pas été fait état de victime après ces tirs survenus dans la ville de Bagon, près de Rangoun, ont dit trois personnes à Reuters.

« Alors que nous chantions le chant de la révolution pour lui, les forces de sécurité sont arrivées et nous ont tiré dessus », a raconté une femme appelée Aye, qui assistait à l’enterrement de Thae Maung Maung, un étudiant de 20 ans abattu samedi. « Les gens, y compris nous, se sont enfuis lorsqu’ils ont ouvert le feu ».

Deux personnes ont par ailleurs été tuées dimanche lors de tirs visant des manifestations lors d’incidents distincts à d’autres endroits du pays, ont rapporté des témoins et des médias. Une personne a été tuée lorsque l’armée a ouvert le feu dans la nuit sur un groupe de manifestants près de la capitale Naypyitaw, selon le média « Myanmar Now ».

Pour l’heure ce dimanche, il ne semblait pas y avoir de manifestation de grande ampleur que ce soit à Rangoun ou dans la deuxième ville du pays Mandalay qui ont payé le plus lourd tribut lors des violences de samedi. Des enterrements étaient organisés dans de nombreux endroits.

Au moins six enfants âgés de 10 à 16 ans sont au nombre des victimes de samedi, selon des médias et des témoins.

La tuerie a suscité de nouvelles condamnations des pays occidentaux. Le rapporteur spécial des Nations unies pour la Birmanie a accusé l’armée de perpétrer des « meurtres de masse » et appelé les autres pays à isoler la junte et lui fermer l’accès aux armes.

Les critiques et sanctions occidentales n’ont pour l’instant pas réussi à infléchir l’état-major militaire de même que les manifestations quasi-quotidiennes depuis que la junte a pris le pouvoir et arrêté Aung San Suu Kyi, la dirigeante de la Ligue nationale pour la démocratie (LND), dont le parti a largement remporté les dernières élections en novembre.

Le rapporteur spécial de l’Onu Tom Andrews a estimé qu’il était temps pour la communauté internationale de passer à l’action via le Conseil de sécurité de l’Onu ou à défaut par la réunion en urgence d’un sommet international.

Le plus haut officier militaire américain et près d’une douzaine de ses homologues ont appelé dans un communiqué l’armée birmane à respecter les normes internationales de conduite et souligné qu’elle avait pour responsabilité « de protéger – et non de nuire – au peuple qu’elle sert. »