21/11/2024

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Bangladesh : Des enfants rohingyas manifestent pour l’anniversaire du “génocide”

Royinghas

AFP – Des centaines d’enfants ont bravé mercredi l’interdiction de manifester dans les camps de réfugiés rohingyas au Bangladesh pour marquer le quatrième anniversaire de la violente répression contre cette minorité en Birmanie, qui a provoqué un exode de l’autre côté de la frontière, ont indiqué des responsables communautaires.

Des milliers de policiers et de soldats armés ont patrouillé dans les camps de Cox Bazar, mais sans intervenir.

Plus de 700.000 Rohingyas musulmans, persécutés depuis longtemps en Birmanie, pays à majorité bouddhiste, ont fui au Bangladesh après la sanglante répression de 2017. Celle-ci fait l’objet d’une enquête de la Cour pénale internationale.

Des enfants parfois âgés de cinq ans seulement ont participé à la marche surprise de 15 minutes dans le camp de Kutupalong, le plus grand camp de réfugiés au monde, pour demander justice pour les Rohingyas tués lors de la répression, dont le nombre s’élève à plusieurs milliers selon des ONG.

Entre 3.000 et 4.000 enfants y ont pris part, scandant “nous voulons la justice” et “nous voulons un rapatriement sûr”, selon le responsable communautaire Mohammad Osman. Selon la police, seuls quelques dizaines d’enfants auraient participé.

Des femmes ont également organisé des manifestations silencieuses devant leurs bidonvilles en tenant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire “nous voulons la justice”, a déclaré un militant des droits de l’homme.

Les journalistes n’ont pas été autorisés à entrer dans les camps pour cet anniversaire.

Les autorités du Bangladesh ont interdit les manifestations et les rassemblements, affirmant qu’ils pourraient propager le Covid-19. La pandémie a tué au moins 30 Rohingyas et en a contaminé des milliers.

Jusqu’à 200.000 Rohingyas ont participé à un rassemblement commémoratif dans les camps en 2019.

En Birmanie, où des centaines de milliers de Rohingyas vivent aussi dans des camps, plusieurs groupes ont publié des déclarations appelant à accélérer les efforts pour poursuivre les auteurs des atrocités de 2017.

“Quatre ans après, la justice pour les Rohingyas reste honteusement hors de portée. Pas un seul individu ayant commis les crimes odieux contre les Rohingyas n’a été tenu de rendre des comptes”, a déclaré l’organisation de défense des droits de l’homme en Birmanie Progressive Voice.

La Birmanie, où une junte militaire a pris le pouvoir cette année, n’a pas ratifié le Statut de Rome, fondateur de la CPI. Mais la semaine dernière, le “gouvernement” de résistance birman, composé de députés déchus entrés dans la clandestinité, a déclaré qu’il acceptait la compétence de la CPI pour examiner le génocide présumé des Rohingyas et d’autres crimes.