19/03/2024

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Affaire Khashoggi : Trump promet de punir Ryad si son meurtre est avéré

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WASHINGTON (Reuters) – Donald Trump a déclaré samedi à la chaîne CBS que les Etats-Unis infligeraient une « sévère punition » à l’Arabie saoudite s’il est confirmé que le journaliste dissident saoudien Jamal Khashoggi a été assassiné à l’intérieur du consulat d’Arabie saoudite à Istanbul.

Dans cette interview accordée à l’émission « 60 minutes » qui sera diffusée dimanche, le président américain réitère néanmoins son opposition à une suspension des ventes d’armes à Ryad en expliquant qu’il ne veut pas « pénaliser l’emploi » aux Etats-Unis.

Donald Trump ne précise pas quelle sanction pourrait être imposée à l’Arabie saoudite si sa responsabilité dans la disparition du journaliste était établie.

« Nous allons faire toute la lumière sur cette affaire et il y aura une punition sévère », a-t-il déclaré.

Jamal Khashoggi s’est exilé aux Etats-Unis il y a un an, craignant que ses opinions ne lui valent des représailles. Il a quitté l’Arabie en septembre 2017 quand les autorités l’ont sommé de cesser de s’exprimer sur Twitter.

Au cours de l’année écoulée, il a écrit une série d’articles publiés par le Washington Post, dans lesquels il dénonçait l’attitude de Ryad à l’égard du Qatar et s’indignait de la guerre au Yémen, de la répression politique ou de la censure.

A la question de savoir si le prince héritier saoudien Mohamed ben Salman (MBS) pourrait être impliqué dans la disparition de Jamal Khashoggi, Donald Trump a répondu à CBS: « Personne ne le sait mais on pourra sans doute le découvrir. »

« Nous serions très contrariés et en colère si c’était le cas », a-t-il prévenu, ajoutant que l’affaire Khashoggi était « sans doute d’autant plus » sensible qu’il s’agit d’un journaliste.

Selon le journal turc Sabah, des enregistrements effectués par Jamal Khashoggi à l’aide de sa montre connectée pendant qu’il était à l’intérieur du consulat laissent supposer qu’il a été torturé et tué.

Ces informations publiées samedi n’ont pas été confirmées de source officielle mais de nombreux responsables occidentaux, notamment américains, ont déclaré ces derniers jours que les premiers éléments d’enquête pointaient vers la responsabilité d’un commando de 15 Saoudiens, dont un médecin légiste, qui ont fait un aller-retour de 48 heures à Istanbul au moment de la disparition du journaliste.

Même si l’implication de Ryad était confirmée, Donald Trump n’entend pas remettre en cause les relations militaires entre les Etats-Unis et l’Arabie saoudite, leur plus grand client en matière de ventes d’armes.

« Je ne veut pas perdre une commande comme celle-là », a-t-il dit à CBS en citant l’impact qu’auraient des sanctions sur des entreprises comme Boeing, Lockheed et Raytheon, ainsi que la concurrence de la Russie et de la Chine.

« Il y a d’autres façons de punir », a ajouté le président américain sans élaborer.