Le Caire (AFP) – Un attentat a secoué dimanche l’Egypte à un mois du coup d’envoi de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN), écornant l’image de stabilité que le pays tente de retrouver après des années de chaos.
Si le bilan de cette attaque est modéré -17 blessés, dont des Sud-Africains-, il s’est déroulé tout près des pyramides de Guizeh (sud-ouest du Caire), un des hauts lieux du tourisme égyptien.
Que sait-on de l’attentat?
Un engin explosif a détoné dimanche au passage d’un autocar de tourisme transportant notamment des ressortissants sud-africains, près du nouveau musée national égyptien en construction, au pied des célèbres pyramides. Les vitres du bus ont volé en éclats et plusieurs passagers ont été blessés. Un véhicule qui passait a proximité a également été touché. Au total, 17 personnes ont été atteintes.
En Afrique du sud, le ministère des Affaires étrangères a affirmé dimanche soir que trois touristes sud-africains avaient été blessés et hospitalisés.
L’attentat n’a pour l’heure pas été revendiqué.
Quelles sont les pistes possibles?
Quelques heures après l’attentat, les autorités ont annoncé que 12 jihadistes présumés du groupe Hasm avaient été tués dans des opérations de police.
Ces mêmes autorités présentent Hasm comme une organisation entretenant des liens avec la confrérie islamiste des Frères musulmans, cible d’une répression féroce ces dernières années.
Toutefois, contrairement au groupe Etat islamique (EI), le groupe Hasm n’a jusqu’à présent jamais revendiqué d’attentat contre des touristes. Il s’en est pris à des magistrats ou des membres des forces de l’ordre.
Selon Mostafa Kamel el-Sayyed, professeur de Sciences politiques à l’Université du Caire, “le secteur des pyramides est connue pour être un bastion des Frères musulmans et des groupes comme Hasm et Lewaa el Thawra y ont déjà revendiqué des attentats”.
Mais pour Hassan Nafaa, également professeur de Sciences politiques à l’Université du Caire, par cette annonce, les services de sécurité veulent avant tout “prouver qu’ils sont efficaces”. Ils annoncent “avoir tué 12 membres de Hasm, en “donnant l’impression que ce groupe est à l’origine de l’attaque”. Mais il n’est pour autant fait aucune mention d’un lien entre ces opérations et l’attaque.
La principale opération antijihadiste des autorités reste celle au long cours dans le Sinaï, où les forces de sécurité combattent depuis fin 2017 une branche locale du groupe EI.
Au total, environ 650 jihadistes présumés ont été tués, ainsi que près d’une cinquantaine de militaires, depuis février 2018, selon des chiffres officiels. Aucun bilan de source indépendante n’est disponible.
Quels sont les précédents?
Le dernier attentat visant des touristes en Egypte remonte à décembre 2018, lorsque trois touristes vietnamiens et leur guide égyptien avaient été tués. Une bombe artisanale avait explosé au passage de leur bus, également près du site des pyramides.
Cet attentat, qui n’a jamais été revendiqué, était intervenu après une longue accalmie -le précédent remontait à juillet 2017 lorsque deux femmes avaient été tuées à l’arme blanche sur une plage de Hourghada (est).
Ces dernières années, le pire attentat contre des touristes remonte à octobre 2015 lorsque le groupe EI avait revendiqué un attentat à la bombe ayant coûté la vie aux 224 occupants d’un avion transportant des touristes russes, au départ de Charm el-Cheikh, station balnéaire du sud du Sinaï.
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