18/12/2024

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Tension au Golan : L’ONU réaffirme sa présence et condamne les incursions israéliennes

La situation au Golan continue de s’envenimer après l’incursion des forces israéliennes dans la zone tampon, un acte considéré comme une violation de l’accord de 1974 sur le désengagement militaire avec la Syrie. L’ONU, les États-Unis et les observateurs internationaux suivent de près l’évolution de cette crise.

L’ONU maintient ses forces de maintien de la paix au Golan

Lundi, l’Organisation des Nations Unies (ONU) a réaffirmé sa décision de maintenir ses forces de maintien de la paix dans la zone tampon du Golan syrien occupé, malgré l’entrée des forces israéliennes. Selon le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, la Force des Nations Unies chargée d’observer le désengagement (FNUOD) a informé Israël que ces incursions constituent une violation flagrante de l’accord de désengagement conclu en 1974.

M. Dujarric a également précisé que les troupes israéliennes sont actuellement déployées dans trois points de la zone tampon. Il a insisté sur la nécessité du respect strict de l’accord de 1974, rappelant qu’aucune force militaire ni activité militaire ne doivent avoir lieu dans la zone tampon. « Israël et la Syrie doivent continuer à respecter les dispositions de l’accord de 1974 et préserver la stabilité dans la région », a-t-il déclaré.

Le porte-parole de la FNUOD, Nick Birnbach, a quant à lui affirmé que les forces de maintien de la paix de l’ONU resteront en place tant que le Conseil de sécurité ne modifiera pas leur mandat.

L’occupation israélienne du Golan s’intensifie

L’occupation israélienne de la zone tampon s’inscrit dans un contexte de tensions régionales croissantes. Dimanche, Israël a annoncé avoir pénétré en territoire syrien, quelques heures après que l’opposition armée syrienne a pris le contrôle du pouvoir en Syrie, précipitant la fuite de Bachar al-Assad.

Selon la radio de l’armée israélienne, le gouvernement israélien a décidé d’occuper la région stratégique du mont Hermon (Jabal al-Sheikh), une position frontalière syrienne jouxtant le plateau du Golan. Cette décision fait suite au retrait de l’armée syrienne et à l’établissement d’une zone tampon militaire par l’opposition syrienne.

L’armée israélienne a rapidement renforcé sa présence militaire, en déployant des troupes d’infanterie et des blindés supplémentaires dans la région. Des ordres stricts ont été donnés aux habitants de cinq villages frontaliers syriens, leur interdisant de quitter leurs maisons jusqu’à nouvel ordre.

Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a également visité un site militaire proche de la frontière syrienne. Lors de cette visite, il a donné des instructions claires à l’armée israélienne : « J’ai ordonné à l’armée d’occuper la zone tampon et les positions stratégiques environnantes. Nous ne permettrons à aucune force ennemie de s’implanter près de nos frontières », a-t-il affirmé.

Réactions internationales : Appels au respect des accords de 1974

La communauté internationale a rapidement réagi à la situation. Les États-Unis ont déclaré que « l’incursion israélienne dans la zone tampon du Golan devrait rester temporaire ». Cette déclaration illustre la volonté de Washington de limiter la portée de l’opération israélienne, tout en évitant un conflit prolongé dans la région.

L’ONU, pour sa part, insiste sur le respect de l’accord de 1974, qui interdit la présence de forces militaires dans la zone de séparation entre Israël et la Syrie. Cet accord, signé après la guerre du Kippour de 1973, visait à réduire le risque de conflit armé dans la région. La FNUOD a depuis lors joué un rôle crucial dans la surveillance du respect de cet accord.

Un contexte historique chargé

Il est important de rappeler que l’occupation israélienne du Golan remonte à la guerre des Six Jours en 1967, au cours de laquelle Israël a conquis une grande partie de cette région stratégique syrienne. En 1981, Israël a unilatéralement annexé le Golan, une décision qui n’a jamais été reconnue par la communauté internationale, à l’exception notable des États-Unis.

Depuis lors, la zone tampon, qui s’étend le long de la ligne de cessez-le-feu, est sous la surveillance de la FNUOD. La nouvelle occupation des trois points de la zone tampon par Israël représente donc un précédent grave, car elle remet en cause le statu quo établi depuis 1974.

Quel avenir pour le Golan ?

La situation au Golan demeure incertaine, d’autant plus que l’équilibre des forces régionales évolue rapidement avec l’affaiblissement du régime syrien. La prise de pouvoir par l’opposition armée en Syrie pourrait encore aggraver la situation. La décision d’Israël d’établir sa présence militaire dans la zone tampon est perçue comme une tentative d’étendre son contrôle stratégique sur le Golan.

L’ONU appelle au respect de l’accord de 1974, mais la question reste de savoir si Israël acceptera de se retirer. Les forces de maintien de la paix de la FNUOD ont clairement indiqué qu’elles resteraient sur place, mais leur capacité à empêcher de nouvelles incursions est limitée.

Cette escalade au Golan pourrait avoir des répercussions sur l’ensemble du Moyen-Orient, où les frontières et les zones de contrôle font déjà l’objet de rivalités intenses entre les acteurs régionaux. Le rôle des grandes puissances, notamment des États-Unis et de la Russie, sera crucial pour éviter une nouvelle guerre dans cette région hautement stratégique.

En attendant, la communauté internationale, par l’intermédiaire de l’ONU et des grandes puissances, devra redoubler d’efforts diplomatiques pour restaurer le calme au Golan et préserver les acquis de l’accord de 1974.