28/03/2024

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Selon le Financial Times, L’AIEA juge le programme nucléaire iranien « très préoccupant »

Nucléaire iran

ZURICH (Reuters) – Le directeur général de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, a qualifié le programme nucléaire iranien d' »extrêmement préoccupant », dans un entretien accordé au Financial Times publié mercredi

Téhéran enrichit désormais de l’uranium à des niveaux de pureté « seulement atteints par les pays disposant de l’arme nucléaire », déclare le chef de l’agence onusienne chargée de la surveillance nucléaire internationale au quotidien économique et financier.

Ces commentaires interviennent alors que les discussions entre l’Iran, la Grande-Bretagne, la Chine, la France, l’Allemagne et la Russie se poursuivent à Vienne pour tenter de remettre sur les rails l’accord de Vienne de 2015 (Plan d’action global commun, PAGC), qui prévoit l’encadrement des activités nucléaires de l’Iran en échange de la levée de sanctions internationales.

Les Etats-Unis se sont retirés du PAGC et ont rétabli des sanctions contre l’Iran en 2018 sous la présidence de Donald Trump.

Depuis mai 2019, la République islamique s’affranchit progressivement des étapes fixant des plafonds d’enrichissement d’uranium définies dans cet accord pour l’empêcher de se doter de l’arme nucléaire – une ambition que Téhéran a toujours démentie.

« Un pays qui enrichit (de l’uranium) à 60%, c’est une question très sérieuse. Seuls les pays disposant de bombes atomiques atteignent ce niveau », souligne Rafael Grossi.

« Soixante pour cent, c’est presque un niveau de qualité militaire », observe-t-il en rappelant que l’uranium utilisé dans les centrales nucléaires n’est enrichi qu’à 2 ou 3%.

S’il souligne que l’Iran dispose du « droit souverain » de développer son programme nucléaire, le patron de l’AIEA estime qu’à ce niveau d’enrichissement, cela impose « de garder un oeil vigilant » sur ce dossier.

La plupart des avancées dans le programme nucléaire iranien pourraient être inversées assez facilement mais Rafael Grossi estime malgré tout que les niveaux de recherche et développement atteints par Téhéran sont problématiques.

« On ne peut pas remettre le génie dans la lampe: une fois que vous savez faire ces manipulations, vous savez et la seule surveillance possible repose sur des vérifications », résume-t-il.

« Le programme iranien a progressé, il est devenu plus perfectionné donc un retour direct à son niveau de 2015 est impossible. Ce que l’on peut faire, c’est limiter leurs activités en deçà des plafonds fixés dans l’accord de 2015. »